Je milite pour qu’il y ait l’obligation d’embaucher une assistante par cabinet dentaire, avec en parallèle la création du métier d’hygiéniste. Hygiénistes qui emploieront à leur tour des assistantes. Ainsi, nous pouvons créer 22 000 emplois, a affirmé Dominique Munoz, présidente de l’Union Française des Assistantes Dentaires (UFAD), en ouvrant la sixième Journée nationale des assistantes dentaires (JNAD) qu’elle organisait, le 4 avril, à Paris. Je souhaite également que les assistantes acquièrent un diplôme d’État après un cursus universitaire. »
L’UFAD affiche donc clairement sa volonté d’aller au-delà de ce que prévoit le diplôme « d’assistante dentaire qualifié de niveau 2 » (ADQ 2), en cours de négociations au sein de la Commission paritaire pour l’emploi et la formation professionnelle (CPNE-FP) des cabinets dentaires, qui réunit syndicats de salariés et syndicats patronaux. Si l’ADQ 2 promet un certain nombre d’avancées (détartrage supra-gingival, pose de sealants, prise d’empreintes d’études, application de fluor, éclaircissement, dépose de sutures, réalisation de clichés radio, etc.), il s’arrête aux portes des compétences de l’hygiéniste. Il supposera une formation de deux années et environ 800 heures au sein d’un organisme de formation agréé privé, financé par l’employeur, loin donc de l’université. « La France n’est pas un pays plus bête que d’autres et nous pouvons parfaitement, comme nos voisins européens, créer ce métier d’hygiéniste dentaire. J’ai besoin de votre soutien pour y arriver », a encore lancé Dominique Munoz aux quelque 150 assistantes présentes dans la salle.
Diplôme financé par l’État
Puis, Jean Lassalle, député non inscrit des Pyrénées-Atlantiques, est monté en tribune comme on monte en chaire. Le candidat aux prochaines élections européennes, sensibilisé à la cause des assistantes dentaires depuis sa rencontre avec Dominique Munoz, a assuré : « Nous devons créer 22 000 postes d’assistantes supplémentaires et faire en sorte que votre formation soit délivrée dans des écoles d’infirmières. Vous devez avoir accès aux écoles publiques et obtenir un diplôme financé par l’État comme tous les métiers qui touchent à la santé. Enfin, je pense qu’il faut que vous finissiez votre cursus à la faculté dentaire pour que le binôme que vous constituerez à l’avenir avec le chirurgien-dentiste se forme très tôt. Je tenterai de convaincre mes collègues députés de tout cela. »
S’invitant peu après au micro, Marie Tourterel, chirurgien-dentiste membre du collège employeurs de la CPNE-FP, a précisé les négociations en cours avec le ministère. « Nous travaillons avec le ministère à l’organisation du nouveau diplôme et je peux vous garantir que les pouvoirs publics ne veulent pas d’un diplôme d’État, nous en avons déjà discuté. Et ce n’est pas parce que votre formation est payée par le privé, c’est-à-dire les employeurs, que votre diplôme à moins de valeur. Quant au cursus universitaire, les universités n’en ont pas les moyens ni la place… ».
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