Nous ne sommes pas des marchands de soins. En tant que Président de l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes, j’ai fait de la lutte contre l’exercice commercial de notre pratique l’une des priorités de ma mandature. Cette lutte contre la marchandisation de notre activité, initiée par mon prédécesseur, sera poursuivie avec vigueur et ténacité.
La raison en est simple :
L’interdiction d’exercer notre profession comme un commerce a d’abord pour objet la protection des patients. L’approche mercantile d’une pratique médicale se fait toujours au détriment de la sécurité et de la santé des personnes. Lorsqu’on impose une option thérapeutique pour des raisons de rentabilité et non parce qu’elle correspond à une indication et à un dialogue éclairé avec le patient, on trompe ce dernier et on pervertit notre pratique médicale.
Dans notre profession, cette approche aboutit à des traitements inutiles, voire à des mutilations.
Une aberration thérapeutique, un scandale médical et éthique. Ce dévoiement de notre pratique fait plusieurs victimes, à commencer par les patients et, en particulier, les patients les plus vulnérables aux sirènes de certains praticiens et officines spécialisés dans la prothèse et l’implantologie « low cost ».
L’autre victime, bien sûr, c’est notre profession tout entière sur laquelle rejaillissent les effets désastreux de cette dérive mortifère. La protection du patient, le maintien de la confiance collective dans notre profession : voilà pourquoi nous faisons de la lutte contre toute dérive mercantile une priorité absolue. Mais ce n’est pas tout.
Nous voulons rappeler ici que la voix de l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes n’est pas celle d’une corporation, mais d’une institution garante de la qualité et de l’universalité des soins. Nous travaillons d’ailleurs avec l’ensemble des représentants de la profession afin de définir les moyens à mettre en œuvre pour arrimer notre profession aux fondamentaux d’une bonne pratique médicale.
Celle-ci ne saurait se résumer à l’exécution d’actes réalisés selon les règles de l’art.
Son autre versant, plus immatériel mais tout aussi essentiel, tient dans l’application de valeurs indiscutables que sont, entre autres, la probité et le dévouement. Ce ne sont pas des valeurs creuses. Si elles ont trouvé leur place dans notre déontologie, c’est bien parce qu’elles doivent impérativement irriguer une activité humaine dont l’objet consiste à proposer tous les types de soins buccodentaires. Sans exception. A leur juste valeur.
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