Comment vous est venue l’idée de ce projet ?
Il est dans un coin de ma tête depuis assez longtemps. Allier mon métier, ma passion pour la mer tout en mettant sur pied une mission humanitaire. J’ai 62 ans, si je ne le fais pas maintenant, je le ferai quand ? J’ai exercé pendant quarante ans à Quimper, je suis à la retraite depuis deux ans, donc je pense que c’est le bon moment.
Vous avez baptisé votre projet « Tooth Colibri ». Pourquoi ?
C’est un clin d’œil à une légende amérindienne qui invite chacun à prendre sa part dans la défense de la planète. Cette aventure, c’est ma manière de participer à ce que le monde aille mieux. C’est un petit rien qui peut faire énormément de bien.
Concrètement, que souhaitez-vous faire ?
Me rendre en bateau dans des territoires reculés à la rencontre des populations les plus éloignées et leur prodiguer des soins dentaires. Si tout se passe bien, je vais prendre la mer en septembre. Je partirai du port de plaisance de Sainte-Marine, à Combrit, dans le Finistère, là où mon bateau est amarré. J’ai déjà les grandes lignes de mon périple. L’Afrique d’abord avec le Cap-Vert, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau. Puis je traverserai l’Atlantique en janvier ou février, au moment des alizés, pour atteindre les Antilles. Puis l’Amérique du Sud, la Nouvelle-Calédonie… Je n’ai pas de calendrier précis, pas de planning fixe. S’il faut rester trois jours de plus à un endroit par exemple, je le ferai.
À quoi ressembleront vos soins sur place ?
Je mettrai le bateau au mouillage dans un village et j’irai proposer à la population d’installer un mini-cabinet dans une école, dans un dispensaire ou dans tout autre lieu grâce à une mallette Satelec. Je ferai aussi de la prévention. Ce ne sera pas ma première expérience humanitaire. En 2009, je suis déjà parti au Sénégal, à M’boro, pour proposer des soins.
Et entre deux escales, vous reprendrez la mer. On imagine donc que vous n’avez pas découvert la voile avant-hier…
Non, non, j’ai une solide expérience comme skipper. Cela fait quarante ans que je participe à des courses au large. J’ai déjà couru quatre courses du Fastnet, j’ai été membre de l’équipe de France élite, j’ai été champion du monde de Half Tonner en 1987, j’ai couru la transAtlantique en double Lorient-Saint-Barth en 2000, je compte cinq victoires au Spi Ouest-France…
Arrêtons-nous justement sur votre bateau. Décrivez-le nous.
II s’appelle « Picaso », mais attention, avec un seul S ! C’est lié aux prénoms de mes trois enfants, Pierre, Camille et Sophie. C’est un voilier de quinze mètres de long et cinq mètres de large, très robuste, tout en aluminium. Je l’ai acheté il y a onze ans. C’est un ancien bateau de course. Ce qui est intéressant, c’est qu’il dispose d’une quille relevable pour accéder aux zones de faible profondeur, à 1m10 ça passe !
Pas tout à fait. Il me faudrait encore entre 15 000 et 20 000 € pour acheter du matériel supplémentaire. Si quelques confrères et consœurs veulent me retrouver ici et là dans mon périple, ils sont les bienvenus !
Pour me contacter, une adresse email :
jerome.picard2@orange.fr
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