Musées secrets…

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À l’écart des parcours touristiques, il est des lieux discrets, parfois oubliés, qui recèlent des trésors architecturaux, historiques, artistiques. On y flâne au calme, on s’y pose un quart d’heure, une heure, un après-midi… En voici cinq à quelques encablures du Palais des congrès, à savourer après l’agitation des allées du congrès de l’ADF.

Le Musée d’Ennery, alchimie d’un lieu et d’une collection

Probablement le plus méconnu des musées parisiens, le Musée d’Ennery (qui dépend du Musée Guimet) abrite l’impressionnante collection d’art d’Extrême-Orient de Clémence d’Ennery, quelque 7000 objets chinois et japonais des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles exposés dans de magnifiques vitrines en marqueterie aux parois incrustées de nacre, d’inspiration asiatique. Bâti en 1875 sur une idée de Madame d’Ennery, ce lieu a pour vocation de réunir ces objets qu’elle collectionne depuis sa jeunesse dans son cadre de vie. Très tôt, une fois cette collection réunie, elle va penser à la léguer, dans son écrin, à l’État. Coffres, cabinets en bois laqué de style Namban, porcelaines à décor émaillé de style Kakiemon, poupées, figurines, céramiques de Kyoto du XVIIIe siècle, masques d’animaux et de chimères, panneaux décoratifs… sont autant de raretés qui s’offrent au regard des visiteurs de cette maison-musée et témoignent de l’engouement pour les formes artistiques orientales qui s’est développé en Europe sous le Second Empire.
59, avenue Foch, Paris 16e – Métro Porte Dauphine
Ouvert le samedi. Visite gratuite uniquement sur réservation via resaPour plus d’informations : 01 56 52 54 33

Musée Clemenceau, dans l’intimité du Tigre

Georges Clemenceau (1841-1929) a vécu dans cet appartement de trois pièces sur jardin, avec vue sur la tour Eiffel, de 1895 à 1929. Devenu musée, ce lieu est resté tel qu’il était le jour de la mort de celui que l’on appelait le Tigre pour son courage, sa pugnacité et son intransigeance. Refusant de « vivre en meublé », il n’a jamais habité les palais officiels qui lui étaient réservés lorsqu’il était au gouvernement, leur préférant cet appartement dont l’aménagement avait été conçu pour le travail, le repos et pour recevoir ses amis. Le loyer était, en outre, modeste. Malheureusement, après la mort de la propriétaire, l’immeuble fut mis en vente en 1926. Georges Clemenceau se résigna alors, malgré son âge avancé, à l’idée qu’il lui faudrait habiter à l’année dans la petite maison de vacances qu’il louait en Vendée, à Saint-Vincent-sur-Jard… Au lendemain de la mise en adjudication de l’immeuble, il reçut la visite du nouveau propriétaire, un Américain nommé Henry Selden Bacon. Représentant de James Stuart Douglas, propriétaire minier en Arizona et grand admirateur de Georges Clemenceau, il avait donné à son conseil « le pouvoir d’enchérir sans limite » afin de lui permettre d’y rester jusqu’à la fin de ses jours. En 1929, une Fondation est créée, dont l’objet est de « perpétuer le souvenir intime de Clemenceau en conservant dans l’état où il se trouvait le jour de son décès l’appartement qu’il avait occupé durant trente-quatre ans, et en recueillant dans l’immeuble tous objets ou livres propres à servir sa mémoire ». Les trois enfants du Tigre firent don de tout ce que l’appartement contenait et James Stuart Douglas de l’immeuble entier. Devenu musée, celui-ci fut ouvert au public en 1931. Ce lieu permet de saisir, par l’observation du décor (dont le monumental bureau en ébène), des livres et des objets dont Georges Clemenceau aimait s’entourer, son intimité et ses centres d’intérêt : ses liens avec des artistes tels que Monet et Rodin, son goût pour l’écriture, la nature et le voyage… Au premier étage, une galerie documentaire inaugurée en 1935 expose de nombreux objets retraçant la vie et l’œuvre de Georges Clemenceau : portraits, photos, livres, journaux et manuscrits, mais aussi le célèbre manteau et les guêtres qu’il portait lors de ses visites au Front pendant la première guerre mondiale.

Musée Jean-Jacques Henner, un musée-atelier

Le musée, ouvert au public en 1924, est consacré à l’œuvre du peintre français Jean-Jacques Henner (1829-1905). Ses collections retracent, de son Alsace natale à Paris où il a fait carrière, en passant par la Villa Médicis où il a séjourné suite à son Prix de Rome, l’itinéraire d’un artiste qui, au début du XXe siècle, était considéré comme l’un des plus importants de son temps. Installé au cœur de la Plaine Monceau, dans un hôtel particulier du XIXe siècle qui fut la demeure et l’atelier du peintre et décorateur alors très célèbre Guillaume Dubufe (1853-1909), il est un des rares témoignages accessibles au public de l’architecture privée sous la IIIe République. À la fois lieu de création, lieu domestique et lieu de réception, il a accueilli bon nombre d’artistes de l’époque, dont Jean-Jacques Henner. C’est en 1921 que Marie Henner l’achète aux héritiers de Dubufe pour y présenter les œuvres de son oncle qu’elle souhaite donner à l’État. Elle va faire réaliser d’importants travaux dans les années qui suivent, notamment l’ouverture du salon néo-Renaissance sur le jardin d’hiver par une colonnade en stuc, d’où son nom actuel de « salon aux colonnes ». Puis, entre 2008 et 2016, des travaux ont permis d’ouvrir la salle à manger à la visite et de construire une nouvelle verrière dans le jardin d’hiver pour accueillir des manifestations culturelles. Possédant la plus importante collection d’œuvres de Jean-Jacques Henner existante, le musée présente une sélection représentative des différentes périodes de la vie de l’artiste, de sa jeunesse en Alsace à ses dernières années en passant par son séjour à la Villa Médicis. Il conserve des tableaux aux sujets historiques, religieux ou mythologiques mais aussi des paysages d’Alsace ou d’Italie, des portraits, des scènes de la vie quotidienne ainsi que des natures mortes. Le parcours permet non seulement de suivre l’évolution de son style mais aussi de comprendre comment il travaillait grâce aux nombreuses études préparatoires (esquisses, dessins, calques servant au report…) et aux répliques issues de son fonds d’atelier. Henner ne possédait pas une importante collection d’œuvres d’art mais les collections du musée comprennent des tableaux, sculptures ou dessins d’autres artistes lui ayant appartenu. Le musée conserve également des meubles et des objets venant de Henner, comme son matériel de peintre ou son costume d’académicien.
43, avenue de Villiers, Paris 17e – Métro Malesherbes
Ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 11h à
18h

Caves du Louvre,
découverte sensorielle
Situées au sous-sol d’un hôtel particulier érigé au XVIIIe siècle par Trudon, le sommelier de Louis XV, les Caves du Louvre avaient pour vocation d’abriter les vins servis à la Cour du Roi. Aujourd’hui, réaménagées avec goût par des passionnés, elles accueillent les amateurs pour un itinéraire sensoriel qui permet de découvrir le vin autrement : cinq salles symbolisent les cinq sens et mettent le visiteur en éveil. La première salle, sur le thème du terroir, sollicite le toucher ; la salle des arômes, l’odorat ; le laboratoire est dédié au goût et à la découverte des saveurs primaires ; dans la quatrième, celle de la mise en bouteille, les sons du vin résonnent ; et enfin, dans la dernière salle on apprend à différencier les robes. Pour ceux qui n’auraient pas choisi l’option visite guidée (une heure environ), le guide prend la forme d’une application gratuite contenant des vidéos explicatives, des anecdotes et des quiz, chacun visite les 600 m2 de caves à son rythme. La visite se termine par la dégustation, autour du grand bar en feuilles de bananier, des vins issus de quinze cépages différents qui vieillissent dans les barriques de chêne du chai. Petit plus, grâce au photomaton il est possible de créer une étiquette personnalisée qui sera ensuite collée sur la bouteille d’un délicieux vin français. Des ateliers de wine making sont également proposés aux visiteurs ayant réservé pour cette option, ils seront accompagnés d’un œnologue pendant deux heures pour créer leur propre cuvée et pourront repartir avec leur création.
52, rue de l’Arbre Sec, Paris 1er
Métro Louvre-Rivoli
Du lundi au samedi 14h-18h – Dimanche 14h-17h
Application « wine in paris »
Réservations sur le site : www.cavesdulouvre.com

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