La limitation majeure du collage tient à la liaison entre la dentine hydrophile et le composite hydrophobe, qui décline considérablement en stabilité et résistance entre 0,5 et 5 ans.
Les métalloprotéinases de la matrice (MMPs) appartiennent à la famille des endopeptides, et sont localisées dans la matrice extracellulaire. Physiologiquement, elles participent au remodelage tissulaire par la dégradation des protéines, particulièrement le collagène, par hydrolyse.
La dégradation de la liaison est due à deux facteurs principaux, liés au réseau collagénique de la dentine et les MMPs constitutives. D’abord, les fibres de collagène exposées à l’acide phosphorique du mordançage peuvent ne pas être complètement infiltrées par les agents de liaison, d’où la persistance d’une fine couche susceptible de nano-fuites. D’autre part, ce collagène non infiltré contient des MMPs susceptibles de dégrader le collagène par hydrolyse. Dans la dentine, ces enzymes sont inactives, mais elles sont activées par l’acide phosphorique et les composantes acides de l’agent de liaison. Il en résulte une désintégration de la couche hybride et une réduction de la résistance de la liaison. Dans les systèmes du type « mordançage-rinçage », l’emploi d’une solution de chlorhexidine pure à 0,2 % après mordançage, bien que ne pouvant éliminer totalement les nano-fuites et la perte de résistance du joint, semble en améliorer la stabilité à long terme. Dans les systèmes « auto-mordançants », qui par ailleurs apparaissent inférieurs en termes de résistance de la liaison et de stabilité à long terme, l’utilisation de chlorhexidine ne s’est pas montrée efficace.
En conclusion, lorsque l’on utilise un système d’adhésion à la dentine du type « mordançage-rinçage », l’application d’une solution aqueuse pure de chlorhexidine à 0,2 %, pendant 30 secondes, après mordançage et avant application de l’agent de liaison, peut contribuer à retarder le processus de dégradation de la liaison à la dentine et ainsi en améliorer la stabilité à long terme.
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