Decorum
Musée d’Art Moderne
En ces temps de frimas, vive les doux chatoiements de la laine ! Les lissiers (ou liciers) contemporains déploient une inventivité qu’on ne prête pas toujours (bien à tort) à cet art ancien. Plus d’une centaine de tapisseries et tapis des XXe et XXIe siècles prouvent, au MAM, que l’on peut tisser sur le vieux canevas de nouvelles histoires hautes en couleurs. Rien de virtuel ici, mais du tactile et même du relief. Après les avant-gardistes Picasso, Sonia Delaunay, le Corbusier, Bacon ou Lurçat, les nouveaux venus sont de mèche avec une 3D que notre regard a désormais complètement intégrée. De ce fait, la tapisserie vient à nous comme jamais.
11 avenue du Président Wilson, Paris 16e
Jusqu’au 9 février 2014
Gobelins par nature
Eloge de la verdure, XVIe-XXIe siècles
Galerie des Gobelins
Autre magnifique preuve qu’il se trame du neuf dans la tapisserie, la maison-mère de la tapisserie française mène grand jeu sur le tapis vert d’un foisonnant jardin de merveilles. Des mille-fleurs et des verdures d’antan aux superbes créations actuelles, l’évolution de notre relation avec la nature se lit ici comme dans un herbier savant. On apprend beaucoup, et à la meilleure source, sur cet art ouvert comme une fenêtre entre salon et jardin. Une exposition grand teint dans cette manufacture qui a aussi donné naissance à l’École de l’Image, haut lieu de la création numérique…
42 avenue des Gobelins, Paris 13e
Jusqu’au 19 janvier 2014
1925, quand l’Art Déco séduit le monde
Cité de l’architecture & du patrimoine, Palais de Chaillot
Qu’est-ce qui relie laSamaritaine au paquebotLe Normandie, les films de Marcel Lherbier aux tableaux de Lempicka, les robes de Poiret àla coupe de LouiseBrooks ? L’Art Déco bien sûr, qui, de 1910 à la fin des années 30, invente des alliances
modernes, géométriques et colorées entre tous les matériaux et toutes les nouveautés du temps. Luxe et bon goût s’unissentavec facilité, artisteset artisans se donnent la main pour produire un style qui réenchanteune époque meurtrie et plaît au monde entier. Pas d’audace à tous crins ni de grands gestes visionnaires, mais une interprétation accessible des volutes de l’Art Nouveau, des recherches cubistes et des bigarrures des Ballets Russes, sobre comme le Directoire et chaude comme le Bal Nègre. On décriera par la suite ce conformisme de nantis dans un monde en crise, mais jamais la perfection atteinte par ces créateurs d’un art qui ne vise qu’à séduire.
1 place du Trocadéro et du 11 novembre, Paris 16e
Jusqu’au 17 février 2014
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