Le diagnostic de troubles factices est rare, en comparaison avec d’autres troubles psychiques. Leur identification dépend en grande partie du recueil systématique d’informations pertinentes, comprenant une chronologie détaillée et un examen minutieux du dossier médical du patient.
La prise en charge de tels troubles nécessite dans l’idéal une approche pluridisciplinaire et une implication forte du médecin traitant. La tromperie étant un élément clé, constitutif des troubles factices, le diagnostic a d’importantes implications pour de jeunes enfants, en particulier quand ils sont identifiés chez leurs mères ou les personnes qui prennent soin d’eux.
La sinistrose, en pratique clinique, est considérée comme un trouble rare, alors que la simulation de symptômes, motivée par l’appât du gain, se trouve plus courante dans le cadre médico-légal. Des investigations psychométriques peuvent aider à repérer la simulation d’une maladie, pour cela elles doivent utiliser des tests de validité de symptômes qui s’appuient sur des sources de preuves convergentes, comprenant des entretiens d’évaluation détaillés, des notes médicales et des investigations non médicales pertinentes. Un enjeu principal, dans l’observation d’un comportement de recherche pathologique de soins, serait de savoir dans quelle mesure des symptômes rapportés par la personne relèvent de son propre choix ou d’un mécanisme psychopathologique dépassant le contrôle volontaire, voire des deux. Les compétences cliniques seules ne suffisent pas à détecter ou diagnostiquer la sinistrose. Les études médicales doivent apporter au praticien une structure, un cadre conceptuel, développemental et de prise en charge pour comprendre et s’occuper de patients dont les symptômes apparaissent comme étant simulés.
Les modèles fondés sur l’explicatif et les croyances, utilisés pour donner du sens à la fois aux patients et aux médecins, sont d’une importance fondamentale pour la compréhension des troubles factices et de la sinistrose.
Toute approche médicale doit tenir compte de ce que les Anglo-Saxons nomment avec précision « disease, illness, sickness et sick role ». Dans les troubles factices, cela demeure particulièrement vrai. En effet, « disease » suppose que la maladie soit objectivée, quantifiée, découverte et traitée ; « illness » nous dit ce que le patient vit, en tenant compte de ses symptômes, ses interprétations, ses émotions ; « sickness » signifie la socialisation de la maladie et « sick role » la validation du statut de malade avec ses droits et ses devoirs.
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