Les syndicats dentaires en appellent au Conseil constitutionnel

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

Au cours de ce mois de janvier, les trois syndicats dentaires ont tour à tour adressé au Conseil constitutionnel un courrier pour contester, en appui des parlementaires de l’opposition, la généralisation du tiers payant adoptée le 17 décembre à l’Assemblée nationale. Leurs arguments sont sensiblement différents. La FSDL dénonce ainsi « l’introduction d’un tiers dans le colloque singulier qui lie le patient au praticien ». Ce tiers, « nuit à la relation de confiance, notamment tarifaire, pouvant induire une perte de liberté tarifaire ». Pour le syndicat, les modalités de mise en œuvre sont également trop vagues « pour permettre aux professionnels de se positionner tant techniquement que politiquement ». Enfin, la généralisation du tiers payant n’est pas « proportionnée » à l’objectif initial du tiers payant qui est simplement « de répondre aux refus de soins pour des raisons économiques des populations déjà éligibles aux dispositifs sociaux en place ou juste au-dessus de ces minima ». L’imposer à tous ne serait pas alors pertinent.
La CNSD, de son côté, blâme des contraintes administratives « excessives et disproportionnées », des coûts de gestion supportés par les seuls praticiens et une complexité technique de mise en œuvre qui, au final, entravent « la liberté d’entreprendre des professionnels de santé » et l’exercice de leurs activités.
Enfin, pour l’UJCD « la loi s’oppose à la loi ». La Loi de Santé fait en effet de l’assurance maladie obligatoire l’opérateur unique des flux, y compris ceux des complémentaires. Or « cette disposition entre directement en conflit avec les articles L162-4 et L162-8 du Code de la Sécurité sociale, qui imposent de ne pas établir de feuille de soins lorsque sont réalisés des actes non remboursables (paro, ortho, implanto…) », estime l’UJCD. « Que devront faire les chirurgiens-dentistes pour obtenir le paiement de la part complémentaire qui leur est due ? », s’interroge-t-elle. Appliquer le tiers payant et transmettre des feuilles de soins relatives à la facturation des actes non remboursables à l’assurance maladie obligatoire en contrevenant aux articles L. 162-4 et L. 162-8 ? Refuser d’appliquer le tiers payant généralisé en se mettant hors la loi ? Il y a « inintelligibilité de la loi » selon le syndicat. Le Conseil constitutionnel devra se prononcer.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Politique de santé

Yannick Neuder, nouveau ministre de la Santé

Cardiologue au CHU de Grenoble, député (Les Républicains) de l’Isère depuis 2022 (réélu en 2024), conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2016, Yannick...
Politique de santé

Études de santé : la Cour des comptes étrille une réforme « complexe et mal conçue »

Dans un rapport sur « L’accès aux études de santé » publié le 11 décembre, la Cour des comptes torpille...
Politique de santé

PLFSS 2025 : le Sénat adopte le dispositif « génération sans carie » et introduit une « taxe lapins »

Le Sénat a fini l’examen du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Le vote...
Politique de santé

La FNCS contre la hausse du ticket modérateur

« Après la baisse du remboursement des soins dentaires en 2023, le relèvement du ticket modérateur de 30 à 40 % sur...
Politique de santé

HPV : le vaccin utilisé dans les collèges est sûr, selon l’ANSM

Alors que la nouvelle campagne de vaccination scolaire 2024/2025 contre les infections à papillomavirus humains (HPV) a débuté dans les collèges,...
Politique de santé

Le DMP accessible aux non-professionnels de santé

L’accès au DMP (dossier médical partagé) par des non-professionnels de santé est conforme à la Constitution, a jugé le Conseil...