Selon les statistiques de la caisse de retraite (CARCDSF) portant sur 36 291 praticiens (ODF et autres spécialités comprises), le revenu moyen 2015 avant impôts (IRPP) s’élevait à 104 506 € (bénéfice fiscal avant déduction des cotisations assurance groupe et Madelin, Dom-Tom inclus), marquant une légère hausse de 1,12 % par rapport à 2014 (évaluation au 5 octobre 2016). Le revenu médian, plus proche du revenu moyen d’un omnipraticien, se situe à 84 238 €. En fait, près de la moitié des chirurgiens-dentistes (46 %) ne dépassent pas 78 456 € de revenu, soit 2 fois le plafond de la Sécurité sociale pour 2017 (39 228 €). Un gros tiers (36 %) se situent entre 2 et 4 fois le plafond (156 912 €), tandis que 3 644 praticiens (10 %) déclarent plus de 5 fois le plafond annuel : 196 140 €.{{FIG1}}
30 % de moins pour les femmes Les 35/54 ans (soit 43 % des praticiens) sont au-dessus de la moyenne 2015 avec un revenu moyen de 121 082 €, en hausse de 2,5 %. Ils se partagent 50 % de l’ensemble des revenus de la profession (presque 3,8 milliards d’euros). Les plus jeunes installés, les moins de 35 ans, disposent logiquement des revenus les moins élevés (65 602 €, + 5,2 %).
Les différences de revenu entre hommes et femmes eu égard au volume d’activité persistent. Ainsi, en moyenne, les femmes, qui représentent 41 % de l’effectif (+ 1 %), tirent 83 355 € de leur activité en 2015 (+2,5 %) contre 119 372 € pour les hommes (+ 1,1 %), soit un différentiel de 30 %. L’écart est maximal chez les 35/54 ans, période de pleine activité pour les hommes. Les femmes perçoivent 97 284 € contre 142 132 € pour les hommes (- 32 %). Leur revenu médian s’élève à 68 188 € (59 % sont à moins de 78 456 €) contre 98 321 € pour les hommes.
L’Eure-et-Loir en tête
Dix départements ne franchissent pas la barre des 90 000 € de revenus annuels moyens pour les chirurgiens-dentistes qui y exercent (contre 15 en 2014) dont la Corse (80 348 € contre 80 492 € en 2014), département aux plus faibles revenus, les Hautes-Alpes (82 700 € contre 79 645 €), les Hautes-Pyrénées (84 978 € versus 89 151 €) et les Alpes-Maritimes (85 179 €).
À l’inverse, 13 départements dépassent les 130 000 € (contre 11 en 2014 et seulement 5 en 2013 !). Au palmarès : la Somme et l’Eure-et-Loir, seuls département au-dessus de 140 000 € (respectivement 147 314 € et 144 604 €), les Deux-Sèvres (137 271 €) et la Mayenne (136 278 €, + 29 %).
Difficile de tirer des conclusions générales. Mais, a priori, plus le nombre de chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants est faible, plus les revenus sont élevés, et inversement. Ainsi, l’Eure-et-Loir compte 43,2 praticiens pour 100 000 habitants (en 2015) et la Somme 32,9, et ce sont pourtant les deux départements où les revenus sont les plus élevés. Les Alpes-Maritimes, qui comptent parmi les revenus par praticien les plus faibles (85 179 €), talonnent Paris pour la densité avec 111,3. Cela dit, ce ratio population/nombre d’adhérents CARCD doit être modulé, notamment par la présence ou non de spécialistes, de grandes villes, ou le profil socio-économiques des habitants.
Les ODF et les autres
Les chiffres livrés par la caisse de retraire ne distinguent pas les spécialités. Pourtant, « la dispersion des revenus est très importante chez les chirurgiens-dentistes, cette profession regroupant les spécialistes en orthopédie dento-faciale (ODF) aux revenus très élevés et les autres chirurgiens-dentistes », soulignait la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Dress) dans une étude « Portraits des professionnels de santé » publiée le 12 février dernier 2016. S’appuyant sur les revenus 2011, elle constate que « le rapport entre le revenu moyen des 10 % les mieux rémunérés et celui des 10 % les moins rémunérés s’élève à 13,0 en 2011 contre 10,7 pour les médecins ». Selon la Dress, le revenu moyen des chirurgiens-dentistes omnipraticiens était de 95 390 € cette année-là contre 201 110 € pour les ODF.
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