« Les radiographies panoramiques doivent être justifiées », rappelle l’Autorité de sûreté nucléaire

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

« La réalisation d’un examen de radiodiagnostic est obligatoirement fondée sur l’analyse de l’anamnèse, de l’examen clinique du patient ou des nécessités du traitement en cours, rappellent l’Autorité de sureté nucléaire et la Commission radioprotection dentaire de l’ADF dans une note d’information publiée le 26 avril sur le site de l’ASN. Les radiographies sans indication clinique ne sont jamais justifiées et conduisent à une exposition inutile aux rayonnements ionisants ».

Les deux instances ciblent en particulier les radios panoramiques : « dans un contexte d’accroissement du nombre d’examens, l’enjeu premier est d’éviter les examens qui ne sont pas justifiés ou sans réel bénéfice pour les patients », soulignent-elles afin de limiter les doses cumulées notamment chez les jeunes patients.

ASN et ADF insistent sur « l’importance de la justification individuelle » de la prescription de ce type de radiographie. Une panoramique peut-être réalisée dans les situations suivantes :

– Chez un patient qui présente un nombre important de lésions carieuses, de dents délabrées, d’anciennes reconstitutions, de pathologies périapicales suspectées, une maladie parodontale établie ou pour lequel il est probable que des extractions multiples soient nécessaires.

– Lorsqu’une lésion osseuse ou une dent n’ayant pas fait son éruption ne peut être explorée de façon satisfaisante par une radiographie intrabuccale.

– Pour l’examen des dents de sagesse avant une intervention chirurgicale. Mais il n’est pas recommandé de réaliser des radiographies panoramiques en routine si ces dents n’ont pas fait leur éruption.

– Dans le cadre d’une évaluation orthodontique où il y a un besoin clinique de connaître l’état de la denture et la présence/absence de dents. Il est essentiel d’utiliser des critères cliniques pour sélectionner les patients plutôt que de réaliser un dépistage en routine.

– Dans le cas de suspicion de fracture mandibulaire. Mais s’il existe des preuves cliniques d’une fracture osseuse, il est plus approprié d’adresser le patient à des spécialistes en mesure de réaliser sa prise en charge.

– Selon le nombre et la localisation des implants à poser, avant la phase chirurgicale et après la phase prothétique.

« Il n’est pas justifié de réaliser une imagerie (panoramique ou autre imagerie) dans le seul but de prouver aux organismes de protection sociale (caisse primaire d’assurance maladie ou mutuelles) l’effective réalisation d’un acte », précise enfin la note d’information.

En juin dernier, dans son rapport annuel « Charges et produits » la CNAM alertait sur le recours « massif » des chirurgiens-dentistes au cone beam. Recours trop fréquents et donc trop coûteux à ses yeux. Devant la forte augmentation des dépenses (55 millions d’euros remboursés en 2018), elle rappelait aux chirurgiens-dentistes que la prise en charge de cet examen est soumise à des indications bien définies dans la note liée à cet acte. Le Cone Beam est un examen « de seconde intention après la radiographie conventionnelle ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Exercice professionnel

Régulation des urgences, télé-expertise, bilan Ehpad, EBD annualisés… les nouveautés 2025 de la convention dentaire 

L’assurance maladie a publié le 15 novembre le calendrier des mesures de la convention dentaire qui s’appliqueront au cours de...
Exercice professionnel

Certibiocides : l’Ordre confirme l’obligation de formation, mais demande une dérogation

À partir du 1er janvier 2025, les chirurgiens-dentistes, comme de nombreux autres professionnels, devront suivre une formation spécifique pour obtenir les nouveaux « certibiocides »,...
Exercice professionnel

La Réunion : escroquerie à la CPS

Un chirurgien-dentiste d’un cabinet à Saint-Pierre a découvert que son assistante utilisait sa carte professionnelle de santé pour facturer des...
Exercice professionnel

En 2023, le nombre de prescriptions d’antibiotiques en dentaire dépasse le pic de 2019

Après une forte reprise de la consommation d’antibiotiques en 2021 suite à la crise Covid (+14 % sur un an),...
Exercice professionnel

Remboursement des implants et prothèses sur implant : la HAS donne son feu vert

Dans un avis publié le 6 novembre, la Haute autorité de santé, se dit « favorable », pour la population générale, au...
Exercice professionnel

Avez-vous votre « certibiocide » ?

« A partir du 1er janvier 2025, les chirurgiens-dentistes, comme de nombreux autres professionnels, devront suivre une formation spécifique pour obtenir les nouveaux « certibiocides »,...