L’Association des petites villes de France (APVF) persiste et signe : il faut réguler l’installation des professionnels de santé sur les territoires ruraux. Depuis plusieurs années, à travers rapports et propositions de loi, l’association, qui fédère les villes de 2 500 à 25 000 habitants, milite pour une solution contraignante. « L’État a fait le choix de l’incitation plutôt que de la régulation et les élus locaux en paient le prix. La démultiplication des aides directes ou indirectes coûte extrêmement cher au contribuable et profite souvent à des médecins déjà installés, parfois dans la commune voisine. Cette course au rabais ne fait en effet que renforcer les inégalités et la concurrence entre les territoires », écrit-elle dans sa contribution au grand débat publiée le 11 avril.
Seule manière, selon elle, d’endiguer cette compétition : la coercition ou, moins péjorativement, la régulation. « Elle peut prendre plusieurs formes, souligne l’APVF. Le non-conventionnement à l’assurance maladie dans les territoires déjà sur-dotés (conventionnement conditionné à la cessation de l’activité d’un autre professionnel) ou encore l’obligation d’exercer en début de carrière et pour une durée limitée, à temps plein ou partiel, dans un « territoire prioritaire de santé ».
Une opinion partagée par une large majorité des Français. Selon une étude publiée dans le JDD le 13 avril dans le cadre du grand débat, 87 % des sondés se disent favorables à l’obligation faite aux médecins de s’installer dans certaines zones rurales pour lutter contre les déserts médicaux.
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