L’Académie de médecine et l’Ordre des médecins publient le 26 janvier un communiqué commun pour « manifester leur vive préoccupation face aux graves conséquences soulevées par les rendez-vous médicaux non honorés » et y remédier.
Ils estiment « que chaque semaine 6 à 10 % des patients ne se présentent pas à leur rendez-vous », soit une perte de temps de consultation de près de deux heures hebdomadaires et « par extrapolation, près de 27 millions de rendez-vous non honorés par an ». Conséquence majeure sur l’offre de soins : une réduction de la disponibilité des professionnels de santé et donc une limitation dans l’accès aux soins des patients « qui en ont réellement besoin ».
Si les deux institutions concèdent qu’un rendez-vous pris longtemps à l’avance ou une impossibilité de dernière minute « peuvent être exceptionnellement invoqués », selon eux « la fréquence des rendez-vous pris en double chez plusieurs praticiens en fonction de la convenance du patient témoigne d’une déconsidération pour l’acte médical considéré comme un bien de consommation ».
Ordre et Académie demandent donc aux pouvoirs publics de lancer des campagnes d’informations « dénonçant cette manifestation d’incivilité hautement préjudiciable à l’offre de soins » et d’amender les propositions de loi sur l’accès aux soins en cours de discussion au Parlement (propositions de loi RIST et sur les déserts médicaux), pour que le Code de la santé publique « permette de responsabiliser les patients sur les rendez-vous non honorés », sans préciser s’il s’agit ou non de pénalités financières.
Dans ses vœux aux soignants, le 6 janvier, le chef de l’Etat avait dénoncé ceux « qui gaspillent le temps médical par désinvolture », par la multiplication des rendez-vous non honorés ou les recours abusifs aux urgence. « On doit mettre fin à un système où le respect n’a plus cours parce qu’on ne paye pas », arguait-il.
Dans une pétition en ligne, lancée au mois de septembre l’UFML, un syndicat de médecins, demandait « que la facturation des rendez-vous non honorés puisse être autorisée par une modification de l’article R.4127-53 du Code de la santé publique qui dispose que les honoraires ne peuvent être réclamés qu’à l’occasion d’actes réellement effectués puis au travers de négociations conventionnelles »
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