Les maladies parodontales comprennent essentiellement les gingivites et les parodontites qui sont des maladies inflammatoires d’origine infectieuse. Les signes cliniques pathognomoniques des parodontites sont la perte du système d’attache et la perte osseuse. Parmi les éléments étiologiques potentiels, généraux ou locaux, le biofilm garde, depuis des décennies, une place prépondérante.
Tout est dit, exception faite des particularités de l’état général du patient et des singularités muco-gingivales.
Et pourtant, certaines lésions sont symétriques, intra ou inter-arcades. Est-il déraisonnable d’envisager des séquelles lointaines des perturbations de remaniement cellulaire du turn-over, survenu lors du mécanisme complexe de l’éruption ?
Et pourtant, après la perte d’une dent pour cause de support osseux terminal, l’os se reconstitue, sinon ad integrum, du moins en grande partie, mais sans pathologie intrinsèque. D’ailleurs, les différents produits de comblement utilisés montrent une tolérance biologique parfaitement satisfaisante au sein de l’os résiduel.
Et pourtant, après une perte dentaire pour cause parodontale, un implant peut être placé, au même endroit, en différé ou en immédiat, avec des résultats cliniques qui ont largement fait leurs preuves. Quels que soient les risques éventuels d’échecs dus aux antécédents de parodontites, il n’existe pas de contre-indication.
Ainsi, compte tenu de toutes ces disparités, les nombreuses classifications des parodontites qui se sont succédé au fil des années restent intéressantes, mais sont inefficaces en matière de particularités thérapeutiques. En effet, ces classifications n’aboutissent pas à des traitements spécifiques en fonction du type de maladie.
Actuellement, et faute de mieux, le terme de parodontite agressive est redondant puisque toute pathologie est, par définition une agression. Cette dénomination, largement utilisée, est perçue en termes de virulence, mais la confusion est d’associer la sévérité de la maladie avec sa rapidité d’évolution*.
Alors, en fonction des différentes apparences de la maladie et des multiples particularités des lésions, la démarche thérapeutique a fait l’objet d’innombrables débats et recherches qui alimentent encore bon nombre de congrès ou d’écrits. La seule précision à renouveler est que le traitement chirurgical n’est qu’un moyen d’accès et non un traitement en soi, sans opposition et en adéquation individuelle avec une approche non chirurgicale.
Il ressort que la maladie parodontale n’existe que par la présence des dents et que cette maladie parodontale n’est pas une maladie intrinsèque de l’os.
Est-il raisonnable de considérer le système d’attache comme normalement évolutif, donc instable, et sujet à une perturbation du turn-over des remaniements cellulaires ?
Dans cette condition, est-il raisonnable de considérer que la dent se comporte comme un corps étranger que l’organisme cherche à expulser ?
Alors, est-il insensé de franchir un précipice et d’envisager une maladie auto-immune ?
En attendant la déflagration, sans doute est-il tentant d’allumer la mèche dans la fourmilière pour intituler ces propos : les pourquoi de la maladie parodontale.
Les maladies parodontales en question
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- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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