Les libéraux de santé doivent faire campagne ensemble pour que la santé ne se résume pas à quelques petites lignes en fin de programme », estime son président Philippe Gartner. Rappelant que les réformes engagées ces dernières années n’ont pas convaincu les professionnels (lire encadré), que le contournement des syndicats par le gouvernement et l’impossibilité de nouer les fils d’un dialogue serein ont conduit à une « rupture de confiance », le CNPS soumet trois axes prioritaires aux candidats :
– Récréer de la confiance par une transformation de la gouvernance de la politique de santé. Le CNPS suggère notamment de sanctuariser les dispositions conventionnelles signées vis-à-vis du Parlement. Mais aussi de clarifier le rôle des complémentaires, en excluant les honoraires des libéraux conventionnés de toute contractualisation individuelle avec les complémentaires santé, et en permettant aux organisations syndicales de négocier nationalement avec ces complémentaires.
– Construire l’offre de soins avec les libéraux en misant sur les soins de proximité et en préservant le maillage territorial. Il s’agit par exemple d’organiser définitivement le virage ambulatoire en permettant le transfert des activités inutiles à l’hôpital vers les cabinets libéraux, de mieux structurer la prise en charge des patients complexes en développant la coordination des soins ou encore de maintenir le maillage territorial des libéraux avec des mesures incitatives « pérennes et significatives ».
– Oser donner la priorité aux soins de ville libéraux. En assurant un niveau de rémunération suffisant pour tous les libéraux, en les rémunérant pour les tâches administratives indispensables ou en faisant évoluer les professions existantes plutôt que « de tenter d’en créer de nouvelles redondantes ou inutiles qui se substituent à elles ».
Le CNPS promet de tout faire pour que ses propositions soient reprises dans les programmes des candidats à l’élection présidentielle.
Le document est disponible sur :
www.cnps.fr
Moral en berne
94 % des professionnels de santé libéraux se disent « inquiets » ou « très inquiets » pour l’avenir de l’organisation des soins en France et 85 % sont inquiets pour l’avenir de leur propre activité libérale.
C’est ce qui ressort d’une consultation réalisée en ligne du 31 août au 19 septembre 2016 auprès de 700 professionnels de santé et présentée le 7 octobre lors de la journée de rentrée du Centre national des professions libérales de santé (CNPS).
Le jugement sur le quinquennat est sans appel : seuls 10 % accordent du crédit à la Loi de modernisation de la santé de Marisol Touraine. Quant au tiers payant généralisé (issu de cette loi) et au dossier médical personnel, seul un quart des sondés estiment qu’ils seront efficaces. La mise en place du DPC et l’instauration de la couverture maladie obligatoire pour tous les salariés bénéficient d’une évaluation plus positive de la part de 4 professionnels sur 10.
Pour améliorer leur situation, les professionnels de santé, mise à part l’amélioration de leur rémunération (72 %), appellent de leurs vœux le renforcement des soins de proximité reposant sur les professionnels libéraux (73 %), ainsi que le développement des soins à domicile (64 %), celui des actions de prévention et l’amélioration des soins en général (60 %).
Enfin, huit sondés sur dix, estiment que la santé n’est pas assez abordée par les candidats à la présidentielle.
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