Comment réduire les déficits de la Sécurité sociale ?
Si vous répondez d’emblée, et fort logiquement, baisse des remboursements, augmentation des cotisations, prescription de génériques ou traque à la fraude sociale, vous êtes bien loin de penser comme la majorité de vos compatriotes. D’après une étude réalisée fin 2014 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), auprès d’un échantillon représentatif de 3 000 personnes, publiée le 15 avril, la solution préférée des Français pour réduire le déficit de la branche maladie de la Sécurité sociale est la limitation des tarifs des professionnels de santé (84 %), juste devant la taxation des fabricants de médicaments (81 %). Une large majorité d’entre eux souhaitent également jouer sur le comportement des médecins : 68 % voudraient qu’ils prescrivent moins de médicaments et d’examens, et 56 % que soit rendue obligatoire la prescription de médicaments génériques. Seulement quatre Français sur dix souhaitent limiter la liberté d’installation des médecins. Et ils ne seraient que 22 % à soutenir des mesures augmentant les cotisations sociales ou réduisant la prise en charge des longues maladies (15 %).
Des Français en bonne santé
Globalement, les Français sont satisfaits de leur système de santé et de protection sociale. Huit personnes interrogées sur dix estiment que le « système de Sécurité sociale français peut servir de modèle à d’autres pays », et 75 % qu’il « fournit un niveau de protection suffisant ». Ainsi, neuf sondés sur dix sont satisfaits de la qualité des soins prodigués par les médecins généralistes, les infirmiers (87 %), les médecins spécialistes (84 %) ainsi que les chirurgiens-dentistes et orthodontistes (81 %). Ils sont en revanche moins satisfaits des hôpitaux publics (75 %), des cliniques privées (71 %), des maternités (70 %), et beaucoup moins des urgences hospitalières (57 %). 70 % s’estiment, quoi qu’il en soit, en bonne santé dont trois sur dix en « très bonne santé ». « Ces proportions sont stables depuis 2007 », note la DREES qui réalise cette étude d’opinion tous les ans. Sans surprise, les ménages dont le niveau de vie est dans la moitié supérieure sont plus nombreux à se déclarer en bonne santé (78 % contre 66 % pour les autres).
Diminuer les écarts de rémunération
Autre enseignement, 40 % des Français pensent qu’il faudrait interdire les rémunérations dépassant 10 000 € par mois et sept sur dix interdire celles qui dépassent 50 000 € mensuels. « Leurs estimations portant sur des professions clairement identifiées montrent un souhait de conserver la hiérarchie salariale existante, mais de diminuer fortement les écarts les plus importants en augmentant les bas salaires et en réduisant les plus élevés », souligne le service de statistiques du ministère de la Santé. Par exemple, ils préconiseraient de rémunérer 2 100 € un enseignant en école primaire (+17 % de plus que le salaire qu’ils estiment en moyenne pour cette catégorie), 11 540 euros pour le PDG d’une grande société française (- 54 %) et 4 760 € un médecin généraliste (- 3 %)… Alors que le BNC moyen 2013 d’un médecin généraliste est 84 853 €, il va falloir sérieusement baisser les tarifs des soins !
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