81 % des étudiants en première année de médecine se disent plus stressés que jamais, 43 % ressentent un stress intense plusieurs fois par jour et 42 % ont même envie de jeter l’éponge, révèle une enquête publiée le 29 avril par les fédérations étudiantes en santé, dont l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD).
Un peu plus de 13 000 étudiants en odontologie, maïeutique, médecine, pharmacie et kinésithérapie ont répondu à un questionnaire proposé fin février par la Fédération générale des associations étudiantes (Fage) après qu’elle a publié un rapport dressant le constat d’échec de la réforme de la première année des études de santé mise en place en 2020.
« La réforme avait pour objectif de réduire les risques psychosociaux, le constat est tout autre, souligne la Fage. La sélection, la pression de ces années très denses et le manque d’accompagnement des étudiants créent des conditions délétères pour leur vécu et leur réussite académique ».
Cette réforme de 2020 a fait disparaître la PACES au profit de deux voies, la PASS (parcours accès santé spécifique) et la LAS (licence accès santé). La LAS, une licence généraliste (biologie, droit, etc.) à laquelle s’ajoute une « mineure santé » a été créée pour permettre de diversifier les profils étudiants qui accèdent aux études de santé.
Contenant bien moins d’unités d’enseignement en santé que la PASS, désignée, elle, comme « la voie royale », la LAS s’avère beaucoup moins qualitative et crée un déséquilibre vécu comme injuste par les étudiants. En 2022, 60 % des étudiants en LAS ont échoué à leurs examens tandis que les élèves de PASS ont réussi à 80 %…
Les fédérations étudiantes en santé demandent donc aux pouvoirs publics de revoir le dispositif. De fonds en comble.
Elles proposent la création d’une voie unique harmonisée sur l’ensemble du territoire, sous forme d’une licence comprenant tant des unités d’enseignement permettant de poursuivre des études en santé que des unités d’enseignements « au choix de l’étudiant ». Sur la durée de la licence (3 ans), les étudiants auraient la possibilité de redoubler.
« Ce modèle de licence santé est une invitation à unir les différentes forces et idées pour créer un système plus inclusif et humain, plus lisible et concret », explique la Fage qui y voit une opportunité pour « l’égalité des chances et la pérennité du système de santé ».
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