Les contentions orthodontiques fixes ne requièrent pas la coopération des patients, sont invisibles et portées en permanence. Corolaire obligé, les dents sont davantage sujettes à l’accumulation de plaque et de tartre, et les procédures d’hygiène bucco-dentaire appropriées sont plus complexes et chronophages. L’utilisation généralisée des dispositifs de contention fixes et le choix de leur port à long terme montrent qu’il est important d’évaluer les effets de cette accumulation accrue de plaque et de tartre sur la santé du parodonte.
L’objectif de cette revue systématique était d’évaluer les données probantes consacrées aux effets des dispositifs de contention orthodontique fixes sur la santé parodontale.
La recherche des articles par titre, résumé et lecture du texte intégral, l’extraction des données et l’évaluation de leur qualité méthodologique ont été effectuées indépendamment par deux des auteurs. Les désaccords ont été résolus par une réunion de consensus et, le cas échéant, par la consultation d’un troisième auteur.
Six bases de données ont été consultées jusqu’au 31 août 2019 : Medline, Embase, Cochrane Central Register of Controlled Trials (Central), ClinicalTrials.gov, the National Research Register, et Pro-Quest Dissertation Abstracts and Thesis database. Les essais contrôlés randomisés (ECR), les essais cliniques contrôlés, les études de cohortes prospectives ou rétrospectives et les études transversales faisant état d’une évaluation du parodonte de patients porteurs d’une contention fixe après un traitement orthodontique, étaient éligibles à l’inclusion. La qualité des ECR inclus a été évaluée avec l’outil révisé de la Cochrane sur le risque de biais pour les essais randomisés (RoB 2.0), alors que le risque de biais des études de cohortes incluses a été évalué à l’aide de l’outil ROBINS-I (risque de biais dans les études non randomisées d’interventions). Une version modifiée de l’échelle de Newcastle-Ottawa a été utilisée pour les études transversales.
Les contentions orthodontiques fixes semblent être une stratégie de contention plutôt compatible avec la santé parodontale, ou du moins ne semblent pas être liées à des effets néfastes graves sur le parodonte.
Onze ECR, quatre études de cohorte prospectives, une étude de cohorte rétrospective et treize études transversales ont rempli les critères d’inclusion. La qualité des preuves était faible pour la plupart des études incluses. Contrairement au consensus général, deux ECR, une étude de cohorte prospective et deux études transversales ont fait état de conditions parodontales moins bonnes en présence d’une contention fixe. Les résultats des études incluses comparant différents types d’appareils de contention fixes étaient hétérogènes.
En conclusion et selon les données actuellement disponibles dans la littérature, les contentions orthodontiques fixes semblent être une stratégie de contention plutôt compatible avec la santé parodontale, ou du moins ne semblent pas être liées à des effets néfastes graves sur le parodonte. Toutefois, les auteurs soulignent l’incontestable manque de preuves de qualité et appellent à la conduite d’ECR performants, comparant des patients porteurs de contentions fixes à des sujets non traités, et différents types d’appareils de contention fixes pendant des périodes de suivi prolongées, avant que des recommandations cliniques puissent être proposées.
Commentaires