Les deux frères

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  • Publié le . Paru dans Profession Assistant(e) Dentaire (page 34-35)
Information dentaire
Travailler en famille : pas forcément évident a priori ! Et pourtant, c’est ce que font Christian et Olivier depuis 13 ans, sans aucune anicroche… On prend modèle ?

En 2001, je finissais un CDD dans l’Armée et j’avais envie de réorienter ma carrière. Au hasard d’une discussion avec mon frère dentiste, j’ai appris qu’il cherchait une assistante. On s’est dit « et pourquoi pas ? ». J’ai suivi la formation nécessaire et je suis désormais son assistant !
À l’origine, Christian a une formation de technico-commercial. Il est très organisé, débrouillard. « Ce qui m’a attiré, c’est le caractère autonome du poste d’assistant, je n’aime pas dépendre d’une lourde hiérarchie ».
Il faut dire aussi que les deux frères s’entendent très bien, portés par une culture familiale solide « que voulez-vous, on a eu la même éducation, on est sur la même longueur d’ondes ». Un constat qui ne se vérifie pas dans toutes les familles, ces deux-là ont beaucoup de chance !

Comme tout(e) assistant(e) qui se respecte, Christian est multitâche : travail au fauteuil à 4 mains, relations avec les labos, achats, stérilisation, comptabilité, traçabilité des déchets, fonctionnement du système informatique, etc. Une variété de tâches qui lui convient à merveille : « je ne m’ennuie jamais, et j’ai la chance de bénéficier d’une confiance totale de la part de mon frère ». Champion de l’organisation, Christian rédige systématiquement des protocoles écrits pour chaque tâche qu’il effectue. Ça fait gagner du temps, et quand il est absent, Olivier peut alors se débrouiller !

Très soudés…
« Nous sommes une fratrie de 3 garçons, assez proches. Olivier et moi n’avons que 14 mois d’écart ». Jamais de conflits ? « Rarement. Au mot “conflit”, je préfère celui de “problème à régler”. Dans la famille, on a l’habitude de les désamorcer rapidement, par la discussion. On aime tous le travail bien fait, nous sommes plutôt rationnels, ce qui compte c’est l’efficacité et la fluidité entre nous. Nous sommes tous deux très cartésiens, en phase sur nos façons de travailler ». Pas de compétition entre eux ? « C’est un mot qui ne me vient même pas à l’esprit » rit Christian. « Je n’ai jamais eu envie d’être dentiste, je suis un gestionnaire, j’aime le relationnel. Olivier et moi sommes tout à fait complémentaires. » De l’admiration alors ? « Non, je dirais plutôt de l’amour fraternel. L’envie de se soutenir. C’est de famille, pour nous c’est naturel. Ça permet d’avoir le sourire au quotidien, et ça n’a pas de prix ! ».

« En dehors du cabinet nos rapports ne sont pas différents. On se voit assez souvent et on s’efforce de ne pas parler boulot. Je n’endosse pas de rôle par rapport à Olivier. Je suis quelqu’un de carré : il y a un job à faire, je le fais ! Le ménage, le secrétariat, ne me dérangent pas. Les considérations d’ordre émotionnel ou personnel n’ont pas leur place au travail – même si, je le concède, ce n’est pas toujours facile de les laisser à la porte du cabinet. Mais mon frère et moi sommes dans le même bateau : ce serait idiot de ne pas mettre en œuvre toute notre conscience professionnelle pour bien le gouverner. Il suffit de réfléchir en équipe, de se demander constamment comment on peut améliorer notre quotidien. Comme ça, on évite le stress et les conflits ! CQFD ! »
Cette zen attitude se reflète dans la gestion des rendez-vous : « il ne s’agit pas juste de remplir les pages d’un agenda. Je veille à placer les rendez-vous en regroupant les actes similaires, pour parer au mieux aux éventuels retards et donc au stress. Sur ce point, Olivier me fait entière confiance. Il n’y a pas de musique de relaxation ni d’huile essentielle dans notre cabinet, mais on y respire le calme et l’harmonie.
« Hors de question de se ruiner la santé en se créant du stress inutile » martèle Christian.
… et complémentaires
« Je dirais qu’Olivier possède une grande force intérieure efficace, il est très rationnel, matheux. De mon côté je m’épanouis davantage dans le relationnel, j’aime échanger, accueillir, informer les patients. Je suis également plus exubérant, un peu moins calme. Mon poste d’assistant m’a d’ailleurs permis de progresser sur ce point : je suis devenu plus patient ! »

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