Un peu d’histoire…
Dès 1847, il préconise l’emploi d’une solution d’hypochlorite de calcium pour le lavage des mains avant l’examen des accouchées. La mortalité chute immédiatement de 18 % à 2,4 %, puis il impose ce lavage avant l’ensemble des examens avec une nouvelle chute à 1,3 %.
En 1848, Semmelweis étend l’usage de son protocole en faisant nettoyer tous les instruments et, en bon statisticien, il prouve qu’il a quasiment éliminé la fièvre puerpérale à l’hôpital. En 1850, il présente ses découvertes aux médecins de Vienne avec une communication « Sur l’origine de la fièvre puerpérale ». En 1861, il publie un imposant ouvrage répondant à toutes les invectives de ses détracteurs viennois.
Semmelweis tire de ses observations la conclusion que la fièvre puerpérale a un agent unique. Cette idée ouvre la voie à l’hypothèse microbienne. C’est seulement après la mort de Semmelweis qu’est élaborée la théorie des maladies microbiennes. On voit en lui un pionnier des mesures aseptiques et de préventions des infections nosocomiales.
De 1859 à 1876, les travaux de Louis Pasteur (1822-1895) sont déterminants pour expliquer et prouver les théories sur la germination, la fermentation et les maladies microbiennes. Ayant eu connaissance des travaux de Pasteur, le chirurgien britannique Joseph Lister (1827-1912) est convaincu que les infections postopératoires sont dues aussi à des organismes microscopiques. Il lave alors ses plaies à l’eau phéniquée et ses blessures au phénol. Il publie sa thèse et sa méthode en 1867 en les rattachant explicitement aux travaux de Pasteur. L’antisepsie listérienne, qui triomphera rapidement, fait partie de la théorie microbienne.
L’usage du phénol avait été préconisé dès 1863 par le pharmacien Jules Lemaire sans être suivi. En 1868, Just Lucas-Championnière (1843-1913), étudiant en médecine français, ayant connaissance des travaux de Lister se rend à Glasgow pour suivre sa méthode et devenir un ardent défenseur de l’antisepsie listérienne. Il publie en 1869 le premier article en français sur les vertus de l’antisepsie, soutenu en 1875 par un « Manuel de chirurgie antiseptique ».
On lui doit le pulvérisateur de Lucas-Championnière, appareil qui, en France, sera utilisé dans de nombreuses salles de chirurgie pour nébuliser les vapeurs de phénol préconisées par Lister.
Puis la vaporisation d’acide phénique, avec ses inconvénients, est abandonnée au profit des moyens thermiques pour éradiquer les microbes que l’on commence à voir et à reconnaître.
Les premiers stérilisateurs
Cinq dates clés marquent les débuts de l’apparition des premiers stérilisateurs.
En 1881, on observe les premières stérilisations par ébullition d’eau, procédé facile mais pas toujours assez efficace…
En 1885, on stérilise par la vapeur d’eau selon la technique d’Ernst von Bergmann, relayé en 1886-1889 par les travaux de William Stuart Halsted aux États-Unis.
En 1888, ce sont les premières utilisations du Poupinel, inventé dès 1885, pour une stérilisation à la vapeur sèche.
En 1888, on voit arriver le premier autoclave à vapeur d’eau sous hautes pressions et hautes températures 120 °C et plus, par Redard, Teraillon et Terrier (nombreux équipements hospitaliers).
En 1896, le Dr Joseph Bloodgood propose les premiers vrais gants chirurgicaux en caoutchouc comme moyen antiseptique.
Puis le nouveau siècle verra de nouvelles techniques de stérilisation avec de nombreux appareillages de plus en plus efficaces et sécurisés.
Remarquons cependant que, malgré la découverte de très nombreux nouveaux micro-organismes comme certains virus et prions, le principe d’une stérilisation sous vapeur d’eau à haute pression et température de 125 °C reste un procédé de choix préconisé en odontologie en ce début du XXIe siècle.
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