Mise en place le 1er janvier 2016, la généralisation de la complémentaire santé, qui oblige les entreprises du secteur privé à fournir à leurs salariés une couverture santé, a surtout profité aux… sociétés d’assurances, montre une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) publiée le 24 mai. Entre début 2015 et fin 2016, la masse des cotisations collectées en santé a augmenté de 638 millions d’euros (hors taxes), soit le différentiel entre une hausse de 912 millions d’euros de cotisations pour les contrats collectifs (+5,9 versus 2015) conjuguée à une baisse de 274 millions d’euros pour les contrats individuels (-1,4 %). Cela correspond, selon la Drees, « à une hausse d’environ 1,5 million de personnes couvertes par un contrat collectif combinée à une baisse de 1 million en individuel ».
Ce sont les sociétés d’assurance qui ont le plus profité de cette manne : elles ont capté 615 des 912 millions de cotisations supplémentaires sur les contrats collectifs. « Leur part de marché a donc sensiblement progressé sur ce secteur, passant de 31,7 % à 32,4 % », note la Drees, malgré des pertes importantes sur les contrats individuels (177 millions). Néanmoins, les mutuelles restent leaders du marché (41,3 %, contre 42 % en 2015) devant les assureurs (32,4 %) et les institutions de prévoyance (26,3 %, idem en 2015). En 2016, la France recensait 492 complémentaires santé dont 365 mutuelles, 102 sociétés d’assurances et 25 institutions de prévoyance.
Ensemble, elles ont dégagé de légers excédents sur leur activité santé : 104 millions d’euros, soit 0,3 % des cotisations collectées hors taxes comme en 2015. L’activité santé est légèrement excédentaire depuis plusieurs années, mais là où, en 2016, les contrats individuels ont dégagé 4 % d’excédents, les contrats collectifs ont cumulé 4 % de déficit. « Ces excédents et déficits sont du même ordre de grandeur qu’en 2014 et 2015, relève la Drees. La généralisation de la complémentaire santé d’entreprise ne semble donc pas avoir eu à ce stade d’effet sur la rentabilité des contrats. » à noter que, sur la prise en charge du dentaire, les institutions de prévoyance se distinguent des mutuelles et des sociétés d’assurance, offrant une prise en charge proportionnellement plus élevée. Pour 100 e de cotisations en 2016, les institutions de prévoyance en reversent 17 e en dentaire, contre 12 e pour les mutuelles et 11 e pour les sociétés d’assurance.
Les assureurs profitent de la généralisation des contrats collectifs d’entreprise
- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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