Anticiper le changement. Voilà ce qui a conduit la Fédération indépendante des syndicats des prothésistes et assistant(e)s dentaires (FNISPAD) à organiser le premier « Colloque européen des assistants », le 3 octobre à Paris. « Notre métier est en cours d’inscription au Code de la santé publique (CSP), de grosses mutations se profilent. Nous devons les anticiper, préparer les esprits, convaincre les sceptiques », a lancé Yvonne Marbach, présidente la FNISPAD en ouvrant le colloque. Elle avait convié des praticiens, des assistantes dentaires et des hygiénistes venues de plusieurs pays européens (Espagne, Italie, Luxembourg, Pologne…) pour témoigner de l’exercice de leur métier.
« Je veux montrer aux assistantes dentaires françaises ce qui se fait concrètement ailleurs et ce qui arrivera peut-être rapidement en France », a-t-elle expliqué. De fait, la centaine d’assistantes présentes étaient parfois ébahies en écoutant leurs consœurs : détartrages, polissage, pose de digues, anesthésie, retrait des arcs et des surplus de colle en ODF… Des délégations de tâches liées le plus souvent à des niveaux de formation différenciés, qui permettent des évolutions de carrière. Exactement ce qui manque aux assistantes dentaires françaises. Un avenir envisageable avec l’inscription au CSP qui, créant un diplôme unique avec différentes options et niveau de formation pourrait permettre de créer des passerelles aujourd’hui inexistantes entre cabinets libéraux, hôpitaux, centres de santé, mais aussi établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou structures d’accueil pour handicapés. « Nous devons absolument bouger sur ces sujets, sinon ce sont les infirmières qui finiront par occuper ces fonctions », prévient Yvonne Marbach.
Doniphan Hammer, praticien à Nantes, qui siège en commission paritaire nationale au nom de la CNSD, a remis le sujet en perspective, rappelant que l’évolution du métier d’assistante dentaire dépend d’abord de la santé économique des cabinets dentaires et de leur environnement : charges sociales, contraintes réglementaires, démographie professionnelle, demande de soins… « Créer un nouveau métier d’hygiéniste, en a-t-on vraiment besoin ?, s’est-il interrogé. Embaucher une hygiéniste dans une zone sur-dotée ne résoudra rien. Comment peut-on confier des tâches qui ne sont pas économiquement viables ? Un détartrage en France c’est 28,92 € » Il reste du chemin à parcourir pour mettre tout le monde à l’unisson…
Les assistantes dentaires veulent prendre leur avenir en main
- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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