Un phénomène incontournable
Maintenir une forme olympique, voilà l’ambition de la santé connectée, déclinaison de la pratique de l’auto-mesure, ou « Quantified Self ». Ce concept numérique nous vient tout droit des États-Unis avec de nombreux produits et un marché qui avoisinerait plus de 30 milliards de dollars d’ici à 2018.
Les objets de santé connectés (15 milliards à travers la planète) sont munis de capteurs qui mesurent des paramètres du corps (poids, fréquence cardiaque, pression artérielle, etc.). Les informations ainsi relevées sont transmises à une application sur smartphone ou à un service web spécifique pour y être stockées et analysées. Pour l’IFOP, près de 6 millions de Français sont équipés d’objets connectés permettant de suivre leur santé.
Trois grandes catégories…
On recense aujourd’hui trois grandes catégories sur un marché qui devrait à terme se développer sur l’hypertension artérielle, les infections respiratoires, l’insuffisance rénale ou encore le diabète.
• Le bien-être… Ces objets connectés, destinés principalement au grand public, montres, bracelets, fourchettes, podomètres, pèse-personne, piluliers, et autres applis répondent parfaitement à la demande. Ils délivrent
des informations dont on n’a parfois même pas conscience, et nous permettent de savoir précisément comment se comporte notre corps.
Ils tirent bénéfice des nombreuses fonctionnalités du smartphone et analysent le poids, le sommeil, le rythme cardiaque, le nombre de pas ou encore le grain de beauté de l’utilisateur…
• L’aide au diagnostic. Ces applications offrent au professionnel de santé des infos médicales utiles dans le cadre de sa formation continue.
• La relation directe entre un praticien et son patient. Le suivi d’une pathologie souvent chronique est possible : glucomètre, tensiomètre, pompe à insuline ou autres appareils médicalisés connectés.
Les recommandations de l’Ordre des médecins
Ce développement exponentiel des objets de santé connectés rend nécessaire une régulation de ce secteur. Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a fait six propositions dans
son livre blanc avec comme objectif : « Améliorer les pratiques, encourager le développement et exprimer une étique de la santé connectée » :
– définir le bon usage de la santé mobile au service de la relation patients-médecins ;
– promouvoir une régulation adaptée, graduée et européenne ;
– poursuivre l’évaluation scientifique ;
– veiller à un usage éthique des technologies de santé connectée ;
– développer la littératie numérique ;
– engager une stratégie nationale d’e-santé.
La santé connectée prise en charge
La place de ces objets est encore à trouver et leur cadre réglementaire à définir. Cependant le Conseil national de l’Ordre des médecins estime cohérent d’envisager la prise en charge des objets connectés par la Sécurité sociale, dès lors :
– que le bénéfice médical sur la santé individuelle et collective, soit reconnu par des experts scientifiques neutres, sans lien d’intérêt avec les fournisseurs ;
– qu’une déclaration de conformité assure la confidentialité et la protection des données recueillies, la sécurité informatique, logicielle et matérielle et la sûreté sanitaire ;
– qu’un dispositif de vigilance permette de faciliter les déclarations de dysfonctionnements.
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