Le Medef a présenté le 14 février un « livre bleu » de 170 pages listant une multitude de propositions dans tous les domaines pour réformer la France. Cet opus baptisé « Le monde change, changeons la France » contient une partie consacrée à la santé. Selon les représentants du patronat, « les entreprises, qui financent 42 % de la branche maladie de la Sécurité sociale viales cotisations sociales patronales et près de la moitié de la couverture complémentaire santé de leurs salariés », sont parfaitement légitimes à réorganiser le système de soins en « nouant un Pacte de confiance » avec les acteurs du monde de la santé (médecins libéraux, établissements de santé, industriels, complémentaires de santé…) qui « connaissent un profond malaise ». Proposition phare : assurer un rôle accru aux complémentaires.
Aujourd’hui, « financeurs aveugles et invisibles », les organismes complémentaires peuvent jouer un rôle important, « dans la prévention par exemple, qui doit être mieux reconnu et valorisé. Ils devraient pouvoir contractualiser plus largement avec les professionnels de santé, ce qui contribuerait à la diminution du reste à charge et à améliorer la qualité des soins ». En tout état de cause, il faut « clarifier le rôle et la place de chaque financeur » en recherchant une complémentarité d’action et d’intervention entre l’assurance maladie obligatoire, « centrée sur la logique de solidarité », et les organismes complémentaires qui pourraient « prendre en charge des soins et services, pour certains, au premier euro ». S’agissant du financement, il serait impératif « d’instaurer une règle d’or interdisant de financer les dépenses courantes par l’endettement », et d’adopter une loi de programmation quinquennale avec de grands objectifs offrant « plus de visibilité pour investir ». Mais aussi, de décloisonner « les enveloppes budgétaires entre hôpital, ville et secteur médico-social » et de transférer le financement provenant des cotisations sociales (patronales et salariales) vers d’autres sources : contribution ou impôt à assiette large, de type TVA ou CSG.
« Au final, écrit le Medef, il ne s’agit pas de lancer un énième plan de sauvetage de l’assurance maladie, mais bien de changer de cap. Notre modèle social de solidarité doit être profondément amélioré pour mieux conjuguer solidarité, liberté et responsabilité. »
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