Les caisses d’assurance maladie ont remboursé directement aux assurés sociaux français 141,41 millions d’euros de prestations de soins effectuées à l’étranger en 2014 (294 200 dossiers traités pour des soins dans 193 pays), soit une progression de 25 % par rapport à 2014, selon le Centre national des soins à l’étranger (CNSE), branche de l’assurance maladie qui collecte les demandes de remboursement de soins réalisés à l’étranger.
Si l’hospitalisation est de loin le premier poste de prise en charge (55,4 % des dossiers), les soins dentaires sont aussi très recherchés (38,8 %). Sans croître dans des proportions considérables, le recours des Français au tourisme dentaire se confirme : en 2015, le CNSE a traité 25 154 demandes de remboursement de soins dentaires effectués à l’étranger pour lesquels les assurés français ont dépensé 12,1 millions d’euros (+3,7 % par rapport à 2014) et ont été remboursés de 2,9 millions d’euros (+ 8,8 %). À titre de comparaison, 2,7 milliards d’euros de soins dentaires ont été remboursés dans l’Hexagone en 2015.
La dépense moyenne par dossier progresse, passant de 479 € en 2014 à 483 € en 2015, tandis que le remboursement moyen par dossier passe de 110 € à 117 €. Sept caisses ont remboursé à leurs assurés plus de 100 000 € (contre 5 en 2014) dont celles de Paris (201 803 € pour 1 964 dossiers), des Alpes-Maritimes (150 029 € pour 823 dossiers) et des Hauts-de-Seine (12 690 € pour 1 270 dossiers).
Trois typologies de tourisme
Au palmarès des pays les plus fréquentés par les Français pour les soins dentaires figure le Portugal où 7 796 assurés (5 933 en 2011) se sont fait rembourser les soins qu’ils y ont reçus, l’Espagne 4 817 assurés (3 423), la Hongrie 2 586 (1 956) puis l’Allemagne et la Belgique. Mais ce classement est bouleversé dès lors que l’on compare le montant des remboursements par assuré. La Hongrie arrive alors largement en tête avec un montant moyen par assuré de 1 341 € soit près de 3,5 millions d’euros au total (+6,6 %/2014) devant la Roumanie (951 €) et l’Italie (866 €). Ces disparités dessinent en fait trois typologies de tourisme dentaire. Le tourisme transfrontalier comme en Belgique ou en Allemagne, avec des soins mixtes, courants et prothétiques parfois implantaires. Le tourisme d’opportunité comme au Portugal ou en Espagne où les usagers en vacances reçoivent une majorité de soins conservateurs. Enfin, le tourisme « financier », comme en Hongrie ou en Roumanie, où les assurés français cherchent à financer à moindres frais leurs soins prothétiques “lourds” et de l’implantologie. Le montant des dépenses en dehors de la zone UE (États-Unis, Liban, Canada essentiellement) ne cesse de diminuer, à 550 millions d’euros.
Le tourisme dentaire fait toujours recette
- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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