Responsable scientifique : Pierre-Yves Cousson
Tout praticien a été confronté à des difficultés de prise en charge de certains patients pour des raisons médicales, psychiques ou techniques, et l’internat qualifiant en médecine bucco-dentaire (MBD) a été mis en place pour permettre aux praticiens de référer ces patients vers un confrère ou une consœur aptes à les prendre en charge. L’objectif est d’assurer la continuité des soins de manière équitable sur l’ensemble du territoire. Le cadre d’exercice de ces spécialistes peut être celui d’établissements de santé publics ou privés, comme les hôpitaux, des cliniques, des réseaux de soins, des structures d’accueil de populations à besoins spécifiques ou des cabinets privés.
La spécialité en médecine bucco-dentaire, à l’inverse des deux autres filières de l’internat en odontologie, ne renvoie pas à un exercice exclusif d’une discipline en particulier, centrée sur des familles d’actes. La MBD s’exerce transversalement, et elle est caractérisée par le profil des patients. Le diplôme des études supérieures – médecine bucco-dentaire (DES-MBD) est d’ailleurs défini par le Conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes comme portant « sur la prise en charge pluridisciplinaire de patients présentant des pathologies lourdes et/ou spécifiques. Le terme « pathologies lourdes » mentionné par le texte de loi ne correspond à aucune définition médicale, et se révèle difficile à interpréter. En revanche, le terme « spécifique » fait bien référence à des états de santé ou des situations pour lesquels l’organisation des soins, conçue pour la population générale, se révèle inadaptée à des besoins individuels. Ainsi, le spécialiste en médecine bucco-dentaire est avant tout destiné à prendre en charge des patients référés, et les profils médicaux de ces patients peuvent être extrêmement différents.
Ainsi, un patient à besoins spécifiques peut être adressé par son praticien généraliste dans plusieurs situations : actes à risque particulier, risques médicaux particuliers associés à des actes techniquement complexes, absence de possibilités de recourir à des méthodes ou des plateaux techniques facilitant l’accès aux soins (sédation, hypnose, anesthésie générale…), contexte psychique constituant des difficultés d’observance ou de coopération.
L’objectif de cette conférence est de décrire la spécialité de médecine bucco-dentaire, ce qu’elle peut apporter aux praticiens libéraux, comment elle peut s’articuler avec les réseaux de soins et la façon de créer une interrelation entre les différents milieux. Une étude descriptive des profils des patients référés par les praticiens de ville vers le CHU de Clermont-Ferrand pour des raisons techniques, médicales ou psychiques permettra de discuter des situations qui conduisent un praticien à référer son patient à un spécialiste en médecine bucco-dentaire. Les raisons qui conduisent le praticien libéral à référer son patient doivent être détaillées dans un courrier remis au patient, ou à son accompagnant, et transmis au spécialiste. Les aspects pratiques concernant les informations à fournir au préalable au spécialiste et le retour à attendre de la part du spécialiste seront discutés. Une série de cas cliniques sera présentée pour illustrer la nécessaire synergie entre les différents praticiens autour de la prise en charge du patient, tant dans la genèse du plan de traitement que dans le déroulement des différents temps opératoires.
Une question C64 – Le spécialiste en médecine bucco-dentaire : comment et quand lui référer un patient ?
Jeudi 24 novembre – 11 h – 12 h
Responsable scientifique : Pierre-Yves Cousson (Université d’Auvergne, CHU de Clermont-Ferrand)
Intervenant : Marie-Laure Munoz-Sanchez (Clermont-Ferrand)
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