Après une analyse de la littérature « aucun traitement du rhume de l’adulte n’a réellement fait preuve d’une grande efficacité », tranchent les Académies de médecine et de pharmacie dans un rapport commun publié le 22 octobre. Or, « les prescriptions médicamenteuses sont nombreuses et variées, représentant à la fois un danger en termes de santé publique et de risque d’effet indésirable individuel, et un coût non justifié en termes de dépenses de santé », assure le rapport.
Le rhume affecterait environ 24 % de la population chaque année, soit 6 à 7 fois plus que la grippe. Son évolution naturelle est le plus souvent favorable sans traitement en moins de 15 jours. Les complications sont rares (moins de 2 % des rhumes), dominées chez l’enfant par l’otite moyenne aiguë et l’otite séro-muqueuse, et chez l’adulte par la sinusite aiguë hyperalgique. « L’apparition d’une rhinorrhée « colorée », souvent dénommée « purulente », ne doit pas être considérée comme un marqueur d’une infection bactérienne ; elle ne doit donc pas conduire à la prescription d’une antibiothérapie », soulignent les académies.
Elles proposent notamment d’améliorer la formation des médecins et des pharmaciens, de limiter l’usage de la corticothérapie, « le plus souvent inadaptée », ainsi que l’usage des vasoconstricteurs (décongestionnant naseaux) « en raison de leurs effets indésirables, en suggérant qu’ils ne soient délivrés que sur prescription médicale » ou encore d’alerter le grand public des dangers de l’automédication et de la dangerosité et de l’inefficacité de nombreux traitements utilisés.
Les Académies préconisent par ailleurs la création d’un « Observatoire national du rhume », chargé de recueillir des données fiables en termes d’épidémiologie et de consommation médicamenteuse.
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