Pour l’année 2016, le gouvernement a abaissé l’objectif national des dépenses d’assurance maladie à 1,75% (contre 2% auparavant), soit « 3,4 milliards d’euros d’économies » à réaliser « par rapport à la croissance tendancielle des dépenses » a annoncé le 3 juillet Marisol Touraine, ministre de la Santé. Pour tenir cet objectif, l’assurance maladie formule 31 propositions dans son rapport annuel « Charges et produit » pour tenter d’économiser « près de 3 milliards d’euros sur trois ans, dont environ 715 millions d’euros (M€ ) en 2016 ».
Au programme principalement, la poursuite du « virage ambulatoire » (retour à domicile après hospitalisation) qui, à lui seul, pourrait permettre d’économiser 840 M€ sur trois ans (171 M€ dès 2016) : dont 238 M€ en réduisant les séjours après accouchement et 326 millions pour les soins d’orthopédie (opération de la hanche).
Autre poste d’économie souvent évoqué ces dernières années : les transports de malades. Les fraudes et autres recours accrus aux taxis ont fait exploser la facture. Le robinet devrait se tarir. En développant des « plateformes de commande » (pool) de transport pour les établissements de santé, en remplaçant 20 % des trajets à l’horizontale (en ambulance), par des trajets assis moins coûteux et en privilégiant les véhicules sanitaires léger par rapport aux taxis, l’assurance maladie escompte 109 millions d’économie dès l’année prochaine et 547 millions en trois ans.
Traditionnels également, la promotion des génériques, le meilleur contrôle des prescriptions des arrêts maladie, des médicaments ou des traitement onéreux (antidiabétiques en particulier) pourraient permettre 336 M€ de dépenses en moins (82 M€ en 2006). Ainsi, 38,8 M€ d’économies sont attendues dès 2016 grâce au développement des génériques dans les hôpitaux. Et transférant 20 % des traitements des machines à pression positive continue vers des orthèses d’avancée mandibulaire, il est possible d’économiser 39 millions d’euros la première année, puis 174 millions en trois ans.
Enfin, l’accent est mis sur la prévention de l’obésité, du diabète et autres pathologies chroniques qui coûteraient moins cher à la Sécurité sociale si elles étaient dépistées à temps ou mieux traitées. Le rapport propose d’expérimenter l’accompagnement et la prise en charge des enfants en surpoids et obèses et de leur famille dans des territoires prioritaires, ou encore une expérimentation de la prévention du diabète dans des territoires plus touchés.
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