Le MEOPA, nouvel antidépresseur ?

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°12 - 27 mars 2024
Information dentaire

Le protoxyde d’azote pourrait trans­former la façon de traiter la dépression, notamment pour certains patients résistants aux anti­dépresseurs usuels », indique l’Inserm le 12 mars.

Si déjà plusieurs études internationales ont montré l’intérêt du « gaz hilarant » dans le traitement de la dépression, le psychiatre Thomas Desmidt, du CHU de Tours, et ses collègues de l’unité Inserm « iBrain » ont été plus loin en identifiant les mécanismes cérébraux associés aux effets antidépresseurs du N2O grâce à des techniques d’imagerie médicale.

Ils ont réuni trente femmes de 25 à 50 ans : vingt avec une dépression résistante et dix volontaires saines. Toutes ont été exposées pendant une heure, sous contrôle médical, à un mélange gazeux contenant autant d’O2 que de N2O, soit un « mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote » : le Meopa. Résultat : une nette réduction des symptômes chez 45 % des patientes dépressives sévères avec parfois des effets positifs sur plusieurs mois. « Plusieurs de nos patientes se sont transformées et sont aujourd’hui en rémission », se réjouit le psychiatre dans les colonnes du dernier magazine de l’Inserm. Les données montrent « une très forte diminution de la connectivité cérébrale du cortex cingulaire antérieur avec le précunéus ». Or, selon les chercheurs, « ces aires cérébrales, situées respectivement à l’avant et à l’arrière du cerveau, sont connues pour s’activer de façon synchrone chez les patients dépressifs. La séance de Meopa permet « d’éteindre » ce réseau cérébral dont l’hyperactivité est synonyme de souffrance dépressive et de ruminations ». « Il reste toutefois à valider ces résultats sur un plus grand nombre de patients », tempère l’étude.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Santé publique

Les maladies cardio-neurovasculaires restent un défi majeur de santé publique

En 2022, les maladies cardio-neurovasculaires ont entraîné en France 1,2 million d’hospitalisations et 140 000 décès, soit plus d’un décès sur...
Santé publique

Femmes et alcool : des risques plus graves et un suivi insuffisant selon la HAS

Face à l’alcool, si les femmes sont exposées aux mêmes risques que les hommes, « à même quantité consommée, les complications...
Santé publique

Surpoids et obésité : une crise mondiale hors de contrôle d’ici 2050 ?

Sans action forte et immédiate, une crise mondiale de surpoids et d’obésité touchera six adultes sur dix et un tiers...
Santé publique

Dentexia : une plainte collective pour relancer la justice

Une centaine de patients victimes des centres de santé dentaires low-cost Dentexia ont déposé une plainte collective au ministère de...
Santé publique

Poliomyélite : des poliovirus détectés en Europe

Des poliovirus de type 2 ont été retrouvés dans les eaux usées de plusieurs pays européens, dont la Pologne, l’Espagne, l’Allemagne,...
Santé publique

Injections illégales de botox : l’ANSM alerte sur des cas graves

Entre août et septembre 2024, huit cas graves de pharmacovigilance liés à des injections illégales de toxine botulinique ont été...