« Le protoxyde d’azote pourrait transformer la façon de traiter la dépression, notamment pour certains patients résistants aux antidépresseurs usuels », indique l’Inserm le 12 mars.
Si déjà plusieurs études internationales ont montré l’intérêt du « gaz hilarant » dans le traitement de la dépression, le psychiatre Thomas Desmidt du CHU de Tours et ses collègues de l’unité Inserm « iBrain » ont été un plus loin en identifiant les mécanismes cérébraux associés aux effets antidépresseurs du N2O grâce à des techniques d’imagerie médicale.
Ils ont réuni trente femmes de 25 à 50 ans : vingt avec une dépression résistante et dix volontaires saines. Toutes ont été exposées pendant une heure, sous contrôle médical, à un mélange gazeux contenant autant d’O2 que de N2O soit un « mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote » : le Meopa.
Résultat : une nette réduction des symptômes chez 45 % des patientes dépressives sévères avec parfois des effets positifs sur plusieurs mois. « Plusieurs de nos patientes se sont transformées et sont aujourd’hui en rémission », se réjouit le psychiatre dans les colonnes du dernier magazine de l’Inserm.
Les données montrent « une très forte diminution de la connectivité cérébrale du cortex cingulaire antérieur avec le précunéus, selon les chercheurs. Or, ces aires cérébrales, situées respectivement à l’avant et à l’arrière du cerveau, sont connues pour s’activer de façon synchrone chez les patients dépressifs. La séance de Meopa permet « d’éteindre » ce réseau cérébral dont l’hyperactivité est synonyme de souffrance dépressive et de ruminations ».
« Il reste toutefois à valider ces résultats sur un plus grand nombre de patients », tempère le médecin.
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