Il s’agit d’une étude prospective monocentrique menée dans le service d’accueil des urgences de nuit de la Pitié-Salpétrière de Paris. 82 patients consécutifs avec un diagnostic de cellulite faciale ont été inclus durant la période d’observation (mars à septembre 2010). Au moment de l’admission, une mesure de la procalcitonine (PCT) était effectuée. Le critère de jugement principal était la nécessité d’un drainage chirurgical. Les critères secondaires étaient la durée de l’hospitalisation et la nécessité d’une reprise chirurgicale.
Sur les 82 patients, 12 ont été exclus pour données manquantes (valeur de la PCT ou données cliniques). Parmi les 70 dossiers complets, on dénombrait 33 hommes et 37 femmes avec une moyenne d’âge de 35 +/- 14 ans. 61 patients ont été hospitalisés avec une durée moyenne de séjour de 3 jours. Les signes cliniques loco-régionaux étaient le trismus (33 %) et l’odynophagie (24 %). 48 patients (68 %) ont bénéficié d’un drainage chirurgical et seuls 6 d’entre eux avaient une valeur de la PCT supérieure à 0,25 ng/ml. Une élévation de la PCT (valeur normale < 0,1 ng/ml) avait une sensibilité et une spécificité respectivement de 30 % et de 100 %, pour prédire le recours à un drainage chirurgical.
Les auteurs de cette étude concluent que la mesure du taux de PCT effectuée dans le cadre de la prise en charge des cellulites bactériennes d’origine odontogène n’a qu’un intérêt limité.
Commentaire
La prise en charge des patients présentant une cellulite faciale reste une préoccupation majeure des services hospitaliers d’odontologie, en raison de ses difficultés d’évaluation pronostique et de son risque évolutif. Parmi les marqueurs protéiques de l’infection, la PCT est considérée aujourd’hui comme l’un des meilleurs marqueurs de l’infection bactérienne systémique (sepsis). En plus de son intérêt diagnostique (distinction entre une origine bactérienne et virale d’une infection), il a été démontré que la PCT était un marqueur pronostique de la sévérité des infections (principalement en cas de pneumopathie et chez les enfants).
En revanche, cette étude confirme la faible performance de ce test biologique en cas d’infections localisées, comme il l’a déjà été démontré pour les abcès des parties molles et l’appendicite.
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