En 2024, le déficit des régimes de base de la sécurité sociale s’établit à 15,3 milliards d’euros, contre 10,8 milliards en 2023, indique la Direction de la sécurité sociale (DSS) le 17 mars.
Cette dégradation marque une rupture avec l’amélioration continue observée depuis 2020, où le déficit avait atteint un niveau historique de 39,7 milliards d’euros lié à la crise Covid.
Plusieurs facteurs expliquent cette évolution.
D’une part, la réduction des dépenses liées au Covid-19, qui avait contribué à redresser les comptes ces dernières années, a eu un impact moindre en 2024 (0,4 milliard d’euros contre 1,1 milliard en 2023 et 11,7 milliards en 2022).
D’autre part, l’effet retardé de l’inflation a pesé sur les finances : après des hausses de prix marquées en 2022 et 2023, la normalisation de l’inflation à 1,8 % en 2024 a freiné l’augmentation des recettes alors que les dépenses, soumises aux mécanismes de revalorisation, ont continué à croître.
« Toutefois, le déficit constaté en 2024 est moins dégradé que ce qui était attendu dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2025, qui prévoyait un solde de 18,2 milliards d’euros », relativise la DSS. Cette amélioration relative s’explique par des recettes supérieures aux attentes, notamment grâce à une dynamique plus forte des cotisations sur les revenus d’activité et des recettes fiscales.
Les comptes des différentes branches, encore en cours d’audit, sont contrastés. La branche maladie reste le principal facteur de déficit (-13,8 milliards d’euros), suivie par la branche vieillesse (-5,6 milliards d’euros, contre -2,6 milliards en 2023). À l’inverse, la branche autonomie retrouve un excédent (+1,3 milliard d’euros), tandis que les branches famille et accidents du travail restent stables.
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