Les dentistes cherchaient depuis de nombreuses années un matériau pour confectionner les bases de leurs prothèses dentaires, qui soit plus pratique et économique que l’ivoire et les plaques de métal estampées, équipées de dents en céramique unitaires, problématiques. De nombreux essais furent tentés avec des nouveaux matériaux en plastique moulable comme le shellac, la galalithe, le Celluloïd, mais les dentistes furent immédiatement séduits par la vulcanite.
Des caractéristiques techniques inégalées
La vulcanite est d’une manipulation un peu lourde, compliquée par l’utilisation d’un vulcanisateur pour cuisson longue à paliers sous haute pression. Il s’agit d’un matériau économique, rigide, relativement solide, moulable, réparable, se travaillant très bien, facilement manipulable, avec possibilité d’y inclure des dents unitaires.
Autant de caractéristiques qui correspondaient tout à fait à l’attente des dentistes de l’époque. Avec la vulcanite, ils disposaient enfin d’un matériau permettant de fixer solidement les dents unitaires en céramique, d’une manière simple et efficace, en les positionnant idéalement, et en supprimant de nombreux problèmes techniques prothétiques.
« Ne pas avancer, c’est reculer »
Apolloni Pierre Préterre (1821-1893), dentiste parisien de formation américaine, fondateur de L’Art Dentaire, journal professionnel qui parut dès 1856, fut l’un des premiers à vulgariser en Europe les nouveaux dentiers en vulcanite. Fidèle à sa devise, « Ne pas avancer, c’est reculer », il joua aussi un rôle déterminant dans l’usage et la diffusion en France de l’anesthésie au protoxyde d’azote, à la même époque.
L’anesthésie débutante et la réalisation de prothèses satisfaisantes à coût modéré avec la vulcanite et les dents unitaires en céramique constituèrent un véritable progrès dans le domaine de la dentisterie. Les dents en céramique, fabriquées en petites séries dès 1834 par L. A. Billard à Paris, ainsi qu’à Londres chez Claudius Ash, le furent en plus grandes séries à Philadelphie, aux États-Unis, par Samuel Stockton White.
Ces avancées représentèrent une véritable révolution sociale, permettant à de nombreux patients d’accéder aux soins prothétiques, jusqu’alors trop onéreux, et de bénéficier d’une anesthésie lors des extractions.
La vulcanite fut largement utilisée avec succès pendant près d’un siècle. Le protoxyde d’azote et la céramique sont eux toujours d’actualité.
Pour plus d’informations :
www.biusante.parisdescartes.fr/sfhad
www.biusante.parisdescartes.fr/aspad
http://www.biusante.parisdescartes.fr/mvad/
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