« La vaccination des seniors devrait devenir un objectif prioritaire de santé publique », estime l’Académie de médecine dans un rapport sur le sujet publié le 11 janvier.
Chez les 65 ans et plus, qui représentent plus de 20 % de la population, « l’insuffisance des couvertures vaccinales vis-à-vis de 4 maladies infectieuses parmi les plus sévères pour cette tranche d’âge (grippe, Covid-19, pneumococcies et zona) crée un fardeau médical et économique de plus en plus lourd dans une population qui vieillit », selon l’institution.
Entre 2011-2022, 42 % de l’ensemble des hospitalisations pour grippe ou syndrome grippal et 44 % des admissions en réanimation pour grippe concernaient des adultes âgés de 65 ans ou plus et près de 90 % des décès surviennent à cet âge.
L’incidence des infections invasives à pneumocoques est majeure après 60 ans et les trois quarts des sujets hospitalisés pour une pneumonie aiguë ont plus de 70 ans. La létalité est élevée, autour de 20 % des formes graves hospitalisées, et dépasse 30 % chez les personnes très âgées.
Quant au zona, il touche annuellement 250 000 personnes chaque année majoritairement des séniors. L’hospitalisation est nécessaire dans 10 % des cas après 80 ans et altèrent la qualité de vie pendant plusieurs mois.
Enfin, plus de 90 % des personnes décédées du Covid avaient plus de 60 ans, la tranche 80-89 ans étant la plus sévèrement touchée.
Plusieurs facteurs expliquent l’insuffisante couverture vaccinale des seniors selon l’Académie : la trop grande prudence des médecins face à la fragilité des patients et le manque de temps au cours de la consultation pour évoquer leur statut vaccinal, l’insuffisante coordination entre les acteurs de santé, l’isolement mais aussi l’accès réduit aux soins ou la crainte des effets indésirables.
L’Académie appelle donc les pouvoirs publics à « mettre en œuvre une politique nationale de prévention assurant une protection vaccinale » aux plus âgés notamment en saisissant « toutes les opportunités pour mettre à jour les vaccinations des personnes âgées : consultations, hospitalisations, voyages à l’étranger, campagnes de vaccination, etc. » et en autorisant des vaccins utilisés en Europe mais n’ayant pas encore fait l’objet de recommandations en France notamment contre le zona et certains virus respiratoires.
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