La SFPIO réunit 450 praticiens à Lille

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

Le congrès international de la Société Française de Parodontologie et d’Implantologie Orale (SFPIO) s’est tenu du 19 au 21 mars dernier à la faculté de chirurgie dentaire de Lille sous la houlette du Pr Virginie Monnet-Corti, présidente de la SFPIO, du Dr Jean-Luc Ardouin, president scientifique du congrès, et du Pr Elisabeth Delcourt-Debruyne, présidente du congrès. A cette occasion, 450 praticiens étaient rassemblés autour d’un programme scientifique centré sur « l’expertise clinique » qui a notamment proposé des séances spéciales Communication et Recherche pour mettre à l’honneur de jeunes conférenciers.
À l’occasion de cette édition 2015, Colgate s’est associé à la SFPIO pour récompenser de jeunes DU, internes, assistants et jeunes confrères pour leur communication. Deux prix de 750 e ont été remis à l’issue des délibérations du jury présidé par Caroline Fouque (Marseille) et composé de Stéphan Duffort (Lyon) et Julie Leroy (Lille).

La première communication récompensée a été présentée par le Dr Sylvie Pereira : « Gingivites érosives chroniques : le rôle central du parodontologiste 
(S. Pereira, F. Anagnostou, M. Dridi). La gingivite érosive chronique est l’expression de maladies inflammatoires ou auto-immunes dont les lichens plans érosifs, le pemphigus vulgaire et la pemphigoïde cicatricielle, qui représentent les étiologies les plus fréquentes (Bourgeois, 2011). Le terme « gingivite » définit une inflammation qui peut siéger au niveau de la gencive marginale, attachée et/ou papillaire ; celui « d’érosive » correspond à une perte de tout ou partie de l’épithélium gingival de surface. Ce type de gingivite est une affection qui n’est pas induite par de la plaque dentaire. Cependant, l’algie gingivale provoquée par les manifestations buccales des maladies générales précédemment citées empêche le patient d’entreprendre des méthodes d’hygiène orales efficaces. L’inflammation gingivale est alors souvent considérée à tort, comme un signe clinique sévère de gingivite d’origine bactérienne ou même traitée comme une maladie parodontale réfractaire, conduisant à l’extension des lésions et à des retards de diagnostic allant de plusieurs mois à plusieurs années. Or, lorsque la gingivite érosive est le seul signe clinique avant-coureur de l’atteinte systémique, ces retards sont souvent préjudiciables pour le patient, tant sur le plan général que parodontal.
Cette communication orale a pour objectifs :
– de décrire, à travers différents cas cliniques, les manifestations buccales de la gingivite érosive chronique ;
– de préciser le rôle du parodontologiste dans la démarche diagnostique qui permet d’éviter les pièges et les prescriptions erronées ;
– de mettre en exergue la prise en charge parodontale qui doit s’adapter au stade évolutif de la maladie générale : phase aiguë, phase de stabilisation, phase d’entretien puis traitement des séquelles parodontales ;
– de présenter les recommandations nationales établies par un comité d’experts.

La seconde communication récompensée a été présentée par le Dr Florent Graglia : « Parodontites agressives familiales » (F. Graglia, P. Barthet). Différents cas de fratries avec des antécédents de parodontites agressives ont été suivis afin de comprendre pourquoi certains individus se stabilisent sans traitement particulier et d’autres non, pourquoi certaines atteintes sont plus sévères que d’autres, et, enfin, pourquoi certains membres de la même fratrie ne sont pas touchés. Deux familles qui présentent cette particularité ont été suivies. La première est constituée d’un frère et d’une sœur, de 24 et 25 ans, qui présentent deux parodontites agressives à des degrés de sévérité très différents. Le frère, lors de sa première consultation, présente un état inflammatoire aigu et des migrations de certaines dents, dues à des destructions osseuses de plus de 60 % au niveau de certains sites. Il a été traité par surfaçage et antibiothérapie systémique et une amélioration très nette de son état parodontal a été constatée. Quant à sa sœur, bien que les lésions aient été actives à un moment de sa vie, les atteintes sont plus localisées et il semble que sa parodontite se soit stabilisée spontanément. Étonnamment, les lésions rencontrées chez elle ont le même profil que celles rencontrées chez son frère, avec le même type de migrations des mêmes dents. Le traitement a donc uniquement consisté en un détartrage minutieux associé à un enseignement du contrôle de plaque rigoureux.
La deuxième famille comporte quatre individus dont trois sont touchés par la pathologie. La seule femme de la fratrie, âgée de 30 ans, présente, lors de sa première visite, tous les symptômes permettant le diagnostic de la parodontite agressive. Elle avait consulté le service deux ans auparavant, mais sans suivi (deux grossesses). Un traitement parodontal non chirurgical, sans antibiothérapie (allaitement) a été réalisé. Son frère jumeau qui se trouve en Eure-et-Loir, également touché par la maladie, a été pris en charge par des confrères. Les informations au sujet du troisième frère malade sont en attente. Le dernier frère, quant à lui, n’est pas touché par la maladie.
La question attrayante au travers de cet exposé est de se demander pourquoi, au sein d’une même famille, certains individus ont connu au niveau individuel, environnemental et comportemental des incidences qui peuvent expliquer cette sensibilité différente face à la maladie. Le chaînon manquant ici étant sans doute la réponse de l’hôte.

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