Comme chaque année à pareille époque, l’assurance maladie s’apprête à publier son traditionnel rapport « Charges et Produits » qui proposera au gouvernement de multiples pistes d’économies et de réformes pour l’année à venir. En l’occurrence 2019. Ce rapport, présenté le 28 juin par le directeur général de la CNAM, Nicolas Revel, à son conseil d’administration, permettra au gouvernement de construire le prochain Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Comme pour les années 2017 et 2018, la CNAM vise près de 2 milliards d’euros d’économies pour faire face à l’augmentation naturelle des dépenses de santé (+ 4 % par an) tout en tenant l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM) fixé à + 2,3 % jusqu’en 2020. Les mesures d’économies proposées, qui n’incluent pas de baisses de prix sur les médicaments, responsabilité du gouvernement, sont déclinées en trois volets.
• Poste principal : la « pertinence des prescriptions et des actes ». La CNAM envisage 1,38 milliard d’euros d’économies en ville et à l’hôpital dont 215 millions si les médecins levaient le stylo sur les médicaments de médecine générale et 70 millions sur les médicaments de spécialité. Une meilleure diffusion des génériques pourrait permettre un gain de 160 millions. Plus de discernement sur les prescriptions de prise en charge des transports sanitaires permettrait d’économiser 175 millions et sur les indemnités journalières 100 millions.
• Deuxième volet : la « pertinence des prises en charges », autrement dit le moindre recours à l’hôpital, qui génèrerait 410 millions d’économies dont les soins ambulatoires (200 millions) et l’hospitalisation ou le retour précoce à domicile (100 millions).
• Enfin, dernier poste d’économie : la lutte contre la fraude et les abus des professionnels de santé comme des patients (220 millions). En 2017, la CNAM a détecté et stoppée 170 millions de fraudes.
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