La Sécurité sociale veut faire 2 milliards d’euros d’économies

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

C’est parti pour la construction du premier Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) du quinquennat Macron ! L’Assurance maladie s’apprête à publier son traditionnel rapport annuel « Charges et Produits » qui propose au gouvernement de multiples pistes d’économies et de réformes pour l’année à venir, en l’occurrence 2018.

Principal objectif : réaliser près de 2 milliards d’euros d’économies pour faire face à l’augmentation naturelle des dépenses de santé. Au menu : renforcement des soins ambulatoires (470 millions d’euros), pertinence des soins (510 millions d’euros), lutte contre la fraude (210 millions) et, bien entendu, économies sur le médicament qui, comme tous les ans, paiera le plus lourd tribut (750 millions d’euros) avec des baisses de prix, de meilleures prescriptions et la promotion des génériques. Autant de recettes archi-connues puisqu’appliquées tous les ans.

Mais deux propositions innovantes attisent la curiosité. La CNAM propose de passer « au forfait » pour financer la chirurgie de la hanche. Elle souhaite régler pour chaque opération un forfait global unique de soins et non plus financer chaque acte de la séquence de soins : hospitalisation, consultations externes, soins infirmiers, kinésithérapie, etc. Car l’arthroplastie de la hanche est une opération sujette à complications entraînant parfois de lourds frais de reprises. L’exemple vient de Suède. A la suite de la mise en place de ce forfait, le taux de reprises pour prothèse de hanche y a diminué de 26 % en quelques années. Appliqué en France, cela se traduirait par une économie de 9 millions d’euros. La CNAM propose d’expérimenter ce système d’incitation à la qualité sur 2 ou 3 ans puis, s’il est efficient, de l’étendre à d’autres opérations comme la prothèse de genou.

Autre proposition novatrice : la création d’un fonds pour l’innovation dans l’organisation du système de soins. La CNAM déplore que beaucoup de projets ou d’expérimentations (innovation, télémédecine, parcours de soins…) capotent faute de budgets ou de cadre législatif trop contraignant. Il s’agirait donc de créer un fonds dédié assorti d’un « cadre juridique générique » permettant de déroger au droit commun.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Politique de santé

La taxe lapin, retoquée par le Conseil constitutionnel

Saisi par le groupe parlementaire de La France insoumise (LFI) après l’adoption du projet de loi de financement de la...
Politique de santé

Article réservé à nos abonnés Alerte sur la recherche clinique française !

Il y a quelques semaines à Chicago, les résultats des grands essais cliniques ont été présentés lors du congrès de...
Politique de santé

Pour améliorer la gestion des centres de santé pluriprofessionnels, l’Igas prône un modèle plus flexible

Explosion des charges d’exploitation et des charges de personnel (+ 82 % entre 2016 et 2022), baisse de productivité, déficits...
Politique de santé

Le PLFSS 2025, adopté à l’Assemblée, part au Sénat

Après l’utilisation, pour la troisième fois, de l’article 49.3 de la Constitution et le rejet d’une troisième motion de censure,...
Politique de santé

La campagne de vaccination contre la grippe est prolongée jusqu’au 28 février

Face à la circulation active des virus de la grippe, la campagne de vaccination contre la grippe est prolongée jusqu’au...
Politique de santé

Un « plan d’actions » contre les violences sexistes et sexuelles en santé

Yannick Neuder, ministre, chargée de la Santé, et de l’Accès aux soins, a annoncé le 17 janvier, un « plan...