Le déficit de la Sécurité sociale devrait finalement atteindre 18 milliards d’euros (Md€) en 2024 contre 10,8 Md€ en 2023, selon le projet de loi de financement (PLFSS 2025) dévoilé le 10 octobre.
Un dérapage lié pour l’essentiel à l’inflation. Selon le gouvernement, celle-ci a contribué « à une augmentation significative des dépenses en raison de l’indexation des prestations, notamment avec la revalorisation de 5,3 % des pensions de retraite intervenue au 1er janvier ».
La moindre progression de la masse salariale, sur laquelle s’appuie l’essentiel des cotisations sociales et la grande majorité des recettes est également en cause.
Le déficit de la branche maladie atteindra à lui seul 14,6 Md€. Des économies sévères sont donc au programme parmi lesquelles le report au 1er juillet de l’indexation des retraites sur l’inflation (3,6 Md€ attendus) et le relèvement du ticket modérateur sur les consultations médicales (1,1 Md€). Comme pour le dentaire l’année dernière, le remboursement de l’assurance-maladie pourrait passer 70 % à 60 %.
Autres mesures : des coups de rabot sur les prix des produits de santé, essentiellement des médicaments (1,2 Md€) et plus de « sobriété des usages », c’est-à-dire de contrôle des prescriptions (0,4 Md€). Egalement au programme : la baisse du plafond de prise en charge des indemnités journalières (0,6 Md€), des mesures la lutte contre la fraude et un renforcement de la maîtrise médicalisée (réduire les dépenses de santé inutiles ou redondantes) : 0,9 Md€.
Au total, le gouvernement escompte près de 10 milliards d’euros d’économie. L’objectif des dépenses d’assurance maladie (Ondam) sera de seulement 2 % pour les soins de ville ce qui laisse peu de marge pour d’éventuelles revalorisations. L’examen du PLFSS 2025 débutera le 28 octobre à l’Assemblée nationale, avec un vote prévu le 5 novembre. La navette parlementaire entre les deux chambres s’achèvera autour du 21 décembre 2024, date limite fixée par la Constitution pour l’adoption du budget.
Commentaires