Un an d’avance sur le calendrier prévisionnel… Le panier sans reste à charge et le panier modéré représentent une part majoritaire des actes prothétiques réalisés en 2021, respectivement 55 % et 21 % alors que « l’objectif fixé dans le baromètre de l’action publique est de 45 % de prothèses issues du panier sans reste à charge en 2022 », souligne la Cour des Comptes dans un rapport sur la réforme du 100 % santé publié le 26 juillet.
Première conséquence : la part de la dépense financée par les ménages, est en baisse. Elle passe de 21 % en 2019 à 18,3 % en 2020. Plus précisément, l’Unocam, l’organisme qui regroupe les complémentaires santé, estime, dans une note publiée le 5 juillet, que les dépenses dentaires restant à la charge des personnes assurées par un organisme complémentaire ont diminué de 29 % entre 2019 et 2021, passant de 316 € par bénéficiaire consommant à 225 € (23 % de la dépense totale). « Il est toutefois délicat de savoir si cette tendance est liée à la réforme du 100 % santé ou à la spécificité de l’année 2020, pendant laquelle les cabinets dentaires ont connu des périodes de fermeture, de sorte que la structure des soins consommés a pu être modifiée », tempère le rapport. Il faudra donc attendre encore un peu pour avoir confirmation de l’ampleur de cette baisse.
Seconde conséquence : le nombre de patients ayant eu recours à un acte prothétique a sensiblement progressé. Il est passé de 4,75 millions en 2019, à 5,16 millions en 2021. Oui mais voilà, la part des nouveaux patients apparaît limitée. En 2021, 90 % des patients ayant bénéficié d’un acte prothétique dans le cadre du « 100 % santé » avaient déjà eu recours à un chirurgien-dentiste entre 2017 et 2020 et 63 % avaient eu recours à un chirurgien-dentiste en 2020. L’objectif de la réforme de faire entrer de nouveaux patients dans un parcours aux soins n’est donc pas pleinement atteint. Cela s’explique selon la Cour des Comptes par « l’absence de tiers-payant intégral pour ders patients confrontés à des problèmes de trésorerie ». Si elle appelle de ses vœux son déploiement, elle reste consciente des difficultés techniques à surmonter et rappelle que la question du degré de confidentialité des données de santé transmises « n’a pas encore été définitivement tranchée ».
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