« Totalement désuète », « inadaptée », la terminologie « art dentaire » « ne correspond plus en aucune manière avec notre profession de chirurgien-dentiste », plaident les représentants de la profession dans une « motion » collective transmise au ministère de la Santé, rapporte l’Ordre sur son site internet le 23 février.
« Notre profession est une profession médicale qui demande une formation très poussée tant théorique que clinique, contrairement à celle d’un artisan, argumente le texte. Quant à nos cabinets, ils s’apparentent plus à de véritables cliniques qu’à des cabinets de médecins généralistes (au regard des équipements de nos plateaux techniques indispensables au respect des lois, des règlements et des normes) ».
L’Ordre donc, mais aussi l’Académie, la Conférence des doyens, l’ADF ou encore l’UFSBD, souhaitent que la mention « art dentaire » soit remplacée dans tous les textes officiels, dans le Code de déontologie et le Code de la santé publique (CSP) en particulier, par le terme « médecine bucco-dentaire » qui existe déjà officiellement remarquent d’ailleurs les signataires.
Il est repris par l’organisation internationale de normalisation (ISO) depuis 2009, par l’AFNOR en France, les organisations professionnelles et figure même depuis 2016 au CSP dans les dispositions réglementaires concernant la profession d’assistant(e) dentaire (article R.4393-8) ainsi que dans l’arrêté du 8 juin 2018 relatif à la formation conduisant à ce titre d’assistant(e) dentaire.
« Il ne s’agit pas de changer « notre métier » de chirurgien-dentiste, mais de « décrire » notre pratique. Ce changement de terminologie permet toujours de savoir de quoi et de qui l’on parle, et il n’est pas question de changer notre titre d’exercice : nous restons chirurgiens-dentistes et ne devenons pas « médecins bucco-dentaires », précise la motion à destination des médecins qui pourraient prendre ombrage de ce changement.
Quant à l’intitulé de la spécialité « médecine bucco-dentaire », qui a pour vocation à prendre en charge la santé bucco-dentaire des patients à besoins spécifiques, « les parties prenantes de la profession », dont le Conseil national professionnel (CNP) de la spécialité, s’accordent en vue de changer l’intitulé de cette spécialité en « médecine orale adaptée » (MOA).
« La science odonto-stomatologique est définitivement une science, et non un art », tranche l’Ordre.
Commentaires