Prévu par la convention dentaire, le dispositif « génération sans carie », qui prévoit l’annualisation de l’examen bucco-dentaire (EBD) pour les 3-24 ans, devait entrer en vigueur le 1er janvier prochain.
« Il est reporté au 1er avril », a indiqué Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée de l’assurance maladie lors du colloque de santé publique de l’UFSBD le 7 novembre à Paris.
C’est sur le tiers-payant que le bât blesse. Ces EBD nouvelle formule, pris en charge à 100 % (60 % par l’assurance et 40 % par les complémentaires santé) doivent en effet faire l’objet d’un tiers-payant intégral.
Or, si le système d’avance de frais ne pose aucune difficulté avec l’assurance maladie, ce n’est pas le cas avec la part complémentaire.
« Les éditeurs de logiciels métier ne sont pas près et le dispositif « inter AMC » qui regroupe les complémentaires santé n’est pas en mesure de nous offrir une garantie de paiement sur toutes les complémentaires, explique Patrick Solera, le président de la FSDL. Les cabinets dentaires n’ont ni le temps, ni les moyens de courir après des remboursements ».
Si aujourd’hui les EBD représentent une part marginale de l’activité des cabinets, ils pourraient rapidement augmenter significativement leurs files actives de patients.
Les CDF sont sur la même longueur d’onde. « Pour que les confrères se saisissent du dispositif « génération sans carie », il faut que ça marche d’emblée, assure Olivier Donnat, président du syndicat. Si on se lance dans la situation actuelle on risque l’accident industriel ».
L’assurance maladie assure travailler d’arrache-pied à des développements informatiques et à des solutions pour les patients sans complémentaire ou mutuelle.
« On part à la conquête de la prévention, ce n’est pas le Club Med « all inclusive », raille Marguerite Cazeneuve. On ne va pas tout remettre cause. Nous allons perdre un trimestre, certes. Mais qu’est-ce que trois mois sur une vie de prévention ? ».
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