Le monde actuel est devenu un monde d’échange ; les sms, courriels et autres réseaux sociaux permettent la création de liens à distance entre les personnes. Certains voient cette “évolution” de la relation humaine avec tristesse ou angoisse, qualifiant ces connexions de virtuelles. Regret des places de villages ou des quartiers où les habitants se retrouvaient pour bavarder, débattre, rire, rêver. Ces paroles échangées autrefois sont, par média interposé, devenues des écrits. Un peu comme dans l’évolution de l’Homme, la vie en communauté a nécessité de pouvoir échanger, entraînant une modification anatomique qui a permis la parole. Puis les paroles ayant la légèreté de l’air, il a fallu graver ces sons pour en faire des écrits qui restent, perdurent. Ainsi, les conteurs d’antan, imaginatifs, gardiens de la mémoire des histoires, des légendes, sont peu à peu remplacés par les livres. Les auteurs peuvent alors partager avec le plus grand nombre leur imaginaire, leurs expériences, leurs sentiments, leurs peurs.
Et, lors de rencontres, ces écrits partagés par le plus grand nombre soulèvent la discussion ; la parole analyse à son tour les écrits.
Ces deux modes d’expression sont complémentaires, indissociables. Les paroles permettent plus facilement la spontanéité, la réaction immédiate, l’émotion directe. Et la parole, pour être constructive, doit s’associer à l’écoute. Les écrits, pour avoir un retentissement, nécessitent la lecture. Quel que soit son support, celle-ci a l’avantage, sans déformation, de permettre la diffusion au plus grand nombre. La lecture, je pense, est nécessaire pour nous faire progresser, qu’elle soit récréative ou scientifique. Elle nous donne accès à des horizons que nous n’avions pas imaginés, nous permet de confronter nos réflexions, et de cette confrontation intelligente et respectueuse va naître une progression. Enfin, elle favorise notre évolution, car les connaissances transmises sont une sorte d’expérience acquise.
La lecture, le chemin de la curiosité, du débat et du savoir…
Michel Bartala
Rédacteur en chef
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