Considérant que les médicaments homéopathiques « n’ont pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante », la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) demande, le 28 juin, le déremboursement de 1 163 types médicaments homéopathiques aujourd’hui pris en charge par l’assurance maladie à hauteur de 30 %. L’instance fonde son jugement sur trois différentes sources de données et d’informations : la littérature scientifique nationale et internationale, les données déposées par les laboratoires (Boiron, Lehning et Weleda) et les éléments apportés par d’autres parties prenantes : professionnels de santé, syndicats, patients…
Elle a retenu 37 études « suffisamment pertinentes » pour être prises en compte. Soit 21 revues systématiques de la littérature et méta-analyses, 10 essais contrôlés randomisés et 6 études d’impact de santé publique recouvrant 24 affections ou symptômes : douleurs post-chirurgicales, prévention de l’inflammation, verrues plantaires, saturnisme, candidoses vaginales ou encore syndrome de fatigue chronique.
A aucun moment la HAS n’a pu trouver de preuve de l’efficacité de l’homéopathie sur l’un ou l’autre de ces 24 symptômes ou affections : faible niveau de preuve, biais méthodologiques importants, efficacité observée comparable à celle d’un placebo, populations étudiées très différentes de la population française, échantillons de population insuffisants, pathologies ne nécessitant pas de recours à un quelconque médicament, homéopathique ou non, etc. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a déjà prévenu qu’elle suivrait l’avis de la HAS, donnant sa décision dans « quelques jours ou quelques semaines ». En 2018, l’assurance maladie a remboursé 126,8 millions d’euros pour les médicaments homéopathiques, avec environ un Français sur dix qui les utilise.
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