Hypnose, acupuncture, réflexologie, aromathérapie, auriculothérapie, naturopathie ou encore hydrothérapie du côlon… de plus en plus de Français se tournent vers des pratiques ou « médecines » dites « douces », « non conventionnelles », « alternatives » ou encore « complémentaires ». Mais ces prestations sont-elles dispensées par des professionnels qualifiés ? Les allégations sur leurs effets sont-elles justifiées ? Le patient dispose-t-il de toute l’information nécessaire lorsqu’il décide d’avoir recours à ces pratiques ?
Le bilan produit par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) fin décembre, après le contrôle de 675 praticiens, révèle que plus des deux tiers étaient en infraction : défauts d’information le plus souvent, mais aussi pratiques commerciales trompeuses, voire exercice illégal de la médecine dans 15 cas.
La DGCCRF a notamment constaté de nombreuses allégations thérapeutiques ou de santé, non justifiées. Certains professionnels soulignent ainsi qu’ils « participent à la guérison », « soulagent la douleur », « traitent les maladies graves » ou utilisent abusivement des termes médicaux tels que « consultations » ou « patient ».
« Diplômés » sans diplôme
Ainsi, « nombre d’hypnothérapeutes utilisent les termes « hypnose médicale » alors que cette pratique, utilisée pour réduire la douleur ou à des fins d’anesthésie, est un acte médical réservé à des professionnels de santé, notent en particulier les limiers de Bercy. De telles allégations sont interdites en l’absence de qualification médicale des professionnels, et présentent également des risques pour la santé des patients qui pourraient se détourner des soins reconnus lorsque les pratiques « non conventionnelles » leur sont présentées comme alternatives et non seulement comme complémentaires aux soins conventionnels ».
Un procès-verbal pour pratique commerciale trompeuse a par exemple été dressé à l’encontre d’un professionnel qui prétendait soigner différentes pathologies comme la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer. Enfin, en matière de qualification, l’imagination de ces professionnels est débordante : ils se disent très souvent « diplômés », « certifiés », « agréés » sans posséder de diplôme d’État, de certification ni d’agrément officiel.
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