7 étudiants sur 10 ont déjà réfléchi à leur projet professionnel (mode d’exercice et lieu d’installation) avant même de débuter leur cursus. Et ce pourcentage augmente au cours des études pour atteindre 90 % en sixième année. Problème : les étudiants disent avoir peu de connaissances liées à la démographie de la profession et à l’installation. Ainsi, 78 % des répondants ne se sentent pas assez informés des possibilités et démarches à effectuer lors de l’installation et 33 % des 6e année disent ne jamais avoir été sensibilisés aux problématiques démographiques au sein des facultés… Exemple criant : seuls 18 % connaissent l’existence de cartes de zonages démographiques réalisées par les ARS ou l’Ordre, outils pourtant particulièrement intéressants à étudier avant de choisir son lieu d’installation. L’UNECD propose donc d’améliorer l’information aux étudiants sur les enjeux démographiques. « La connaissance préalable des données démographiques avant l’installation doit être la règle pour tous, estime-t-elle. Ces informations doivent être délivrées au plus tôt dans les cursus (et idéalement chaque année) pour que les étudiants puissent prendre un recul nécessaire et aient le temps de « maturer » leur projet professionnel. »
Le remplacement pour débuter
Pour près de 8 étudiants sur 10 (79 %), le remplacement sera leur mode d’exercice le plus probable à la sortie de la faculté. Il s’impose progressivement au cours des études. Ainsi, les étudiants de 2e année ne sont que 12 % à envisager ce mode d’exercice comme le plus probable. Les collaborations libérales ou salariées sont envisagées pour respectivement 40 % et 20 % des répondants. Le salariat en centre de santé n’est envisagé que par 5 %. La création d’un cabinet, souhaité par 37 % des 2e année, ne l’est plus que par 5 % des 6e année. De même, si l’association dans un cabinet est souhaitée par 1 étudiant sur 3 au début des études, ils ne sont que 1 sur 10 en 6e année à l’envisager en sortie de faculté. « Lorsque l’on demande de justifier ces réponses, la principale raison qui ressort est le manque d’expérience à la sortie de la faculté, ainsi que la volonté d’observer de multiples organisations de cabinets et pratiques différentes », explique l’UNECD.
Après dix ans d’exercice : l’installation en libéral, mais pas tout(e) seul(e)
Quel mode d’exercice envisagez-vous après dix ans d’exercice ? « L’installation en libéral », répondent 66 % des étudiants. À parts égales, sous forme de création d’un cabinet ou en s’associant. Mais une chose est sûre, l’exercice en solo est mort. Seuls 14 % des étudiants envisagent un exercice individuel. Parmi les étudiants envisageant un exercice de groupe, 63 % souhaitent un exercice avec 2 ou 3 praticiens, 19 % un exercice avec 3 ou 4 praticiens et 1 % plus de 5 praticiens. « Il est donc aujourd’hui clair que les étudiants souhaitent exercer de manière collective, commente l’UNECD. Plusieurs raisons peuvent être données : mutualisation des charges et du plateau technique, entraide entre les praticiens, possibilité d’orienter une partie de leur activité. »
Les facteurs impactant le choix d’installation
À la question « Quels facteurs vous décourageraient-ils de vous installer dans un cabinet ? », les étudiants placent « une mauvaise entente avec les praticiens » comme raison principale (87 %).
La mauvaise qualité du plateau technique arrive en seconde position (73 %), avant l’absence de personnel (63 %). Contre toute attente, une patientèle insuffisante (46 %) ou une zone sous-dotée (30 %) ne constitue pas un frein à l’installation. « Les étudiants sont formés au sein des facultés à l’utilisation de techniques aux dernières données acquises de la science et souhaitent les retrouver dans leur future pratique. Ainsi, la présence d’un plateau technique d’imagerie (panoramiques dentaires, CBCT…), de CFAO, d’instrumentations de rotation continue performant semble être recherchée par les futurs praticiens », selon l’UNECD qui propose donc de renforcer les aides à l’investissement pour améliorer la qualité des plateaux techniques des cabinets au sein des zones en tension.
La proximité de l’UFR de formation ne semble pas déterminante : 35 % des étudiants souhaitent rester dans la région de leur UFR de formation, 22 % désirent changer de région, tandis qu’une majorité ne se prononce pas (43 %). À l’inverse, l’avis du conjoint sur le lieu d’installation aura un fort impact sur la décision finale, estiment 64 % des étudiants, tout comme le temps de travail hebdomadaire. Idéalement, il se situe entre 3 et 4 jours pour 62 % des étudiants. 36 % envisagent de travailler 5 jours par semaine ou plus.
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