L’état de santé bucco-dentaire des plus démunis ne s’améliore pas

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Information dentaire

En 2019, 23 048 personnes ont été accueillies dans les 15 centres de soins et d’orientation (Caso) de Médecins du Monde (MdM) en France, selon un rapport de l’association publié le 15 octobre. Les besoins en santé constituent le principal motif de visite pour 79 % de ces personnes. Il s’agit d’une population jeune (moyenne d’âge de 32,8 ans) et majoritairement masculine (63,4 % d’hommes). Près de 98 % sont des ressortissants étrangers, principalement originaires d’Afrique subsaharienne (47,7 %), du Maghreb (24,7 %) et de l’Europe (18,7 %) dont 10,1 % de l’Union européenne. « Seules 15,3 % des personnes de 16 ans et plus exercent une activité professionnelle, non déclarée pour leur grande majorité, précise le rapport. En conséquence, leur situation financière est très précaire : 97,7 % d’entre elles déclarent vivre en dessous du seuil de pauvreté dont 48,4 % n’ont déclaré aucune ressource pour vivre ».

Médecins du Monde a réalisé 48 235 consultations de médecine générale ou spécialisée ainsi que 1 564 consultations dentaires pour 720 patients différents (2,2 consultations en moyenne par patient). Lors de ces consultations, 138 personnes de plus de 12 ans ont bénéficié d’un bilan bucco-dentaire au cours duquel l’indice CAO a été calculé. Les patients présentent en moyenne 3,9 dents cariées, 5,2 dents absentes (c’était 3,4 et 4,1 en 2016) mais aussi 1,6 dents obturée. 32,6 % des consultations dentaires ont abouti à des traitements coronaires, des extractions (18,3 %), des détartrages/hygiène (14,4 %) ainsi qu’à la pose de prothèses dentaires (13,6 %).

Pour expliquer ce recours aux soins dentaires très limité, MdM avance des raisons bien connues : remboursements partiels, démarches complexes pour renouveler sa couverture maladie, éloignement géographique des cabinets dentaire et offre limitée dans les services hospitaliers et des centres de santé. Autre raison moins souvent relevée : la honte vis-à-vis du dentiste.

« La personne peut développer un sentiment de honte en raison d’une dentition dans un état de dégradation avancée et craindre de renvoyer une image négative d’eux-mêmes, remarque aussi le rapport. Les dépenses consacrées aux soins dentaires passent bien souvent au second plan et entrent en compétition avec d’autres priorités budgétaires (alimentation, logement, etc.). Le recours aux soins dentaires devient alors motivé uniquement par la douleur et l’urgence des situations ».

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