Le Cercle by Anthogyr, avant Covid et durant six ans, permettait à un groupe de praticiens – et clients de l’entreprise – de se rencontrer autour d’une problématique clinique et d’échanger entre confrères dans une ambiance constructive. L’évènement se déroulait sur deux jours, alliant conférences et détente. La dernière édition du genre aurait dû se dérouler à Bordeaux en 2020, mais la pandémie en a voulu autrement.
Pour renouer cette année avec ce rendez-vous attendu et apprécié, la société Anthogyr a souhaité renforcer la proximité avec les participants : de national, le Cercle s’est délocalisé en région, avec plusieurs évènements, en plus petit comité, mais toujours aussi sympathiques.
Ainsi, cinq rendez-vous ont été organisés en 2021 à Lyon, Bordeaux, Marseille, Strasbourg et Deauville.
À Strasbourg
C’est donc dans cet esprit qu’a eu lieu, mi-octobre, le Rendez-vous du Cercle de Strasbourg, sur le thème de la gestion de l’esthétique du blanc et du rose, dont les conférenciers étaient les Docteurs Claude Authelain (pratique implantaire exclusive à Strasbourg) et Christophe Foresti (omnipratique à orientation implantologique à Rosheim).
Comme il se doit, la soirée a débuté par la conférence, portant notamment sur l’évolution de la pratique implantaire vers l’extraction-implantation-mise en esthétique immédiate (EIMEI) en secteur antérieur.
Le Docteur Authelain a présenté sa pratique clinique, en revenant sur ses anciens cas de traitements en secteurs antérieurs, tout en mettant en exergue ce qui n’entre désormais plus dans les concepts de l’esthétique et qui expliquait les 15 % d’échecs qu’il rencontrait autrefois : présence de trous noirs, non-alignements des collets, etc.
Toujours soucieux d’améliorer sa pratique, il est donc passé, en secteur antérieur, à la temporisation immédiate, l’extraction-implantation-mise en charge immédiate, lui permettant d’obtenir maintenant 95 % de succès clinique grâce à la mise en place d’une couronne provisoire pour conditionner l’architecture des tissus mous péri-implantaires et améliorer l’esthétique du résultat final. Il a également rappelé qu’il était fondamental de connaître et d’analyser les critères d’esthétique du sourire, notamment la position de la ligne du sourire (Tjan et al., 1984 ; Liebart et al., 2004) et le « pink esthetic score » (PES, Fürhauser et al., 2005).
Le Docteur Authelain a ensuite mentionnélle cahier des charges de plus en plus pointu pour les praticiens car, de nos jours, les patients acceptent plus difficilement un échec esthétique. Il a donc argumenté la nécessité de travailler avec la navigation informatique, qui permet de positionner et de raisonner au plus juste au niveau de l’implant et des éventuels obstacles. Lui utilise le challenge de la préservation des papilles et des tissus mous et insiste sur la nécessiter de réaliser une extraction atraumatique et non invasive (flapless), sans alvéolectomie, ce qui constitue l’une des étapes les plus difficiles du protocole d’EIMEI.
En ce qui concerne l’extraction implantation immédiate, le Docteur Authelain travaille essentiellement avec l’implant Axiom® PX d’Anthogyr qui, du fait de son design à double conicité et de son apex à diamètre réduit, permet d’obtenir un ancrage sur 3 ou 4 spires au niveau apical, et d’être ainsi stabilisé dans l’alvéole, le temps de la cicatrisation.
Il a également insisté sur le risque d’une stabilité primaire insuffisante de l’implant empêchant la temporisation immédiate. Le patient doit être informé d’avance que, dans une telle éventualité, une solution amovible sera envisagée dans les 24 heures.
Il a ensuite rappelé l’importance, surtout en secteur antérieur, de la position plus palatine de l’implant pour qu’il persiste un hiatus vestibulaire permettant de préserver la table osseuse. Ce n’est plus une racine naturelle perméable, mais un obstacle métallique que la vascularisation doit contourner.
Ainsi, si tout l’os de l’alvéole, toute la corticale vestibulaire ont pu être conservés, selon la taille du hiatus, il peut y avoir un comblement avec du biomatériau.
Enfin, le design du profil d’émergence de la couronne provisoire doit être profilé et plus concave que le design normal afin de permettre aux tissus mous de s’épaissir : il doit être plus concave que le design normal pour permettre à la gencive d’envahir cet espace, sachant que, par la suite, la prothèse d’usage sera différente et pourra comprimer légèrement les tissus mous ; il est toujours plus facile d’avoir un petit excès de gencive que l’inverse.
Si la stabilité et le design de l’implant sont des prérequis nécessaires à la temporisation immédiate, le Docteur Authelain a également rappelé que le volume osseux dans lequel l’ancrage doit être trouvé était un critère important. Ainsi, lors de fractures radiculaires (qui sont considérées comme des urgences en implantologie), il applique depuis quatre ans la Socket Shield Technique – ou technique d’extraction partielle – décrite par Hürzeler et al. en 2010 : elle consiste à laisser la partie vestibulaire de la racine (non fracturée) dans l’alvéole, qui permet de former un bouclier en regard du rempart alvéolaire antérieur.
Le suivi des cas montre de très bons résultats à quatre ans ; il utilise désormais cette technique.
La préservation de l’environnement par tous les moyens à la disposition des praticiens
a constitué la conclusion de cette présentation.
La table ronde qui a suivi a permis aux praticiens présents de poser leurs questions, variées, sur les techniques d’empreintes, de greffes, de comblement, la réalisation de lambeau ou non, de PRF, etc., auxquelles les conférenciers ont répondu en partageant leur expérience, tout en illustrant leurs propos.
La soirée s’est terminée autour d’un moment de convivialité pendant lequel tous ont encore pu échanger.
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