Une équipe de scientifiques a pu déterminer le sexe d’un fossile d’hominidé (Australopithecus africanus) grâce aux protéines conservées dans une molaire datant de la période Plio-Pléistocène, soit entre 3,5 et 2 millions d’années, rapporte le South African Journal of Science le 7 février.
L’étude des protéines issues de matériaux fossilisés, appelée « paléoprotéomique », se situe à l’intersection de plusieurs disciplines comme la chimie, la biologie moléculaire, l’archéologie, la paléoanthropologie ou la biologie.
L’intérêt de chercher des protéines, constituées de chaînes d’acides aminés, tient au fait que celles-ci se dégradent beaucoup moins vite que l’ADN : au-delà de 100 000 ans, ce dernier devient quasiment indétectable. Les chercheurs ont utilisé une méthode mini-invasive permettant de ne pas endommager l’échantillon.
C’est l’amélogénine qui a permis de déterminer que la dent appartenait à un individu mâle. Cette protéine, nécessaire au développement de l’émail, présente en effet des variations spécifiques selon le sexe.
Cette technique n’est pas nouvelle, mais c’est la première fois qu’elle est utilisée sur un hominidé aussi ancien.
La possibilité d’extraire et d’analyser ces protéines dentaires, même à partir d’échantillons vieux de plusieurs millions d’années, représente un véritable progrès pour l’archéologie et la paléontologie. Déterminer le sexe des fossiles est en effet difficilement réalisable avec les méthodes traditionnelles basées sur la morphologie osseuse, puisque l’on ne trouve généralement que quelques fragments des hominidés anciens, dont des dents.
Connaître le sexe des fossiles va permettre, selon les chercheurs, de mieux comprendre les spécificités des différentes espèces d’hominidés, leurs modes de vie, leurs interactions ou leurs migrations, et ainsi d’améliorer les connaissances sur l’évolution humaine.
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