« Le nombre de chirurgiens-dentistes français en exercice, diplômés hors de France mais en Europe, a explosé entre 2012 et 2021, passant de près de 350 à quasiment 2 000, soit une multiplication par près de 6 », indique la Drees dans une synthèse de la démographie des professions médicales et pharmaceutiques publiée de 26 mars. Quant aux praticiens de nationalité étrangère détenant un diplôme européen : ils sont aujourd’hui plus de 3 300, soit pratiquement 5 fois plus qu’en 2012.
Au total : les dentistes avec un diplôme obtenu à l’étranger sont près de 14 % en 2021, soit près d’un sur six (contre 4 % en 2012). Les lieux de formation de ces diplômés nouvellement inscrits sont très concentrés : 40 % en Espagne, pratiquement 30 % en Roumanie et 20 % au Portugal. Les diplômés hors espace économique européen ne représentent que 1 % environ des inscriptions au tableau.
L’arrivée de professionnels diplômés à l’étranger n’est pas sans conséquence sur la démographie de la profession à l’horizon 2050. A législation et comportements constants « le modèle de projection des effectifs de chirurgiens-dentistes montre une croissance soutenue des effectifs jusqu’en 2050 (+ 46 % par rapport à 2021), qui se décline en une hausse des effectifs de libéraux comme de salariés », selon le service statistiques du ministère de la Santé (+ 39 % en tenant compte de la croissance et du vieillissement de la population).
Sans ce flux de diplômés à l’étranger, le nombre de praticiens diminuerait légèrement jusqu’en 2030 (39 500) puis croîtrait modérément, retrouvant le niveau de 2020 autour de 2040. « Sous cette hypothèse, il y aurait, en 2050, 5 % de chirurgiens-dentistes de plus qu’aujourd’hui en activité », souligne la Drees.
Du grain à moudre pour les responsables de la profession à l’heure de la réforme des études de santé qui met fin au numerus clausus national pour consacrer un numerus apertus selon les besoins de santé des territoires. Une Conférence nationale de santé, rassemblant l’ensemble des acteurs du monde de la santé doit se tenir fin mars notamment pour élaborer des objectifs de formation des professionnels de santé.
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