« Près de deux cabinets sur trois ont fermé leur porte le 22 janvier pour protester contre le projet de loi de santé », affirme ainsi la CNSD, se fondant sur les informations remontant des syndicats départementaux.
La grande manifestation parisienne organisée par l’Union nationale des professions libérales ayant été annulée en raison des attentats perpétrés le 7 janvier, les syndicats dentaires avaient appelé concomitamment les chirurgiens-dentistes à fermer leurs cabinets. C’est donc un vrai succès, mais dont la portée reste symbolique. Les retombées dans la presse ont été peu nombreuses. Le message, les inquiétudes et les revendications de la profession ont du mal à passer. Y compris, surtout, en haut lieu.
Sous la pression des médecins, eux aussi vent debout contre ce projet de loi de santé, la ministre Marisol Touraine a annoncé, le 20 janvier, la constitution de quatre groupes de travail : tiers payant, organisation des soins de proximité, évolution de certaines compétences médicales et liens entre médecins spécialistes, cliniques privées lucratives et service public hospitalier.
L’objectif est de parvenir, d’ici au débat parlementaire prévu début avril, à un texte de loi qui réponde aux inquiétudes exprimées au cours des dernières semaines.
Mais voilà, ces groupes de travail sont réservés aux seuls médecins. A ce jour, les chirurgiens-dentistes n’y ont pas leur place. Pourtant, les sujets de discussion ne manquent pas : affichage des prix d’achat des prothèses, dissociation de l’acte prothétique, blocages des remboursements de prothèse et d’orthodontie depuis trente ans comme des tarifs de soins, absence de décret d’application des dispositions conventionnelles sur la permanence des soins, etc.
Visiblement, pour la ministre, les chirurgiens-dentistes sont quantité négligeable. La CNSD « ne supporte plus ce mépris affiché » et « au nom de toute la profession » demande à être reçue dans les plus brefs délais par Marisol Touraine. Tous les syndicats dentaires appellent par ailleurs les praticiens à commander des feuilles de soins papier. Il s’agit, au besoin, d’amplifier le mouvement de protestation en stoppant les télétransmissions et, à l’instar des médecins qui ont initié ce mouvement, de « noyer » les caisses d’assurance maladie sous la paperasse. Pour enfin être entendu.
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