« Pendant cette crise, les politiques ont totalement oublié les chirurgiens-dentistes : jamais pris en compte, jamais cités. Je ne vois pas pourquoi maintenant, je leur servirai de vitrine ». Alain Durand, le président du Conseil régional de l’Ordre d’Occitanie ne mâche pas ses mots. Il a décidé de refuser l’invitation qu’il a reçue pour assister aux cérémonies du 14 juillet à Paris.
Covid oblige, le défilé sera remplacé cette année par une cérémonie militaire statique place de la Concorde, avec seulement 2 000 participants dont des professionnels de santé. Car le gouvernement souhaite « une reconnaissance de la nation toute entière, envers ceux qui se sont mobilisés dans cette épidémie et continuent à le faire ». « Je ne participerai pas à cette « parade ». On veut me mettre sur une estrade comme un singe de zoo. Les honneurs, je m’en fiche. Je veux du concret : des revalorisations, de la reconnaissance pour notre profession, la plus exposée de toutes au coronavirus », s’émeut-il.
« En temps de guerre, laisser aller ses troupes au combat sans arme ni munition ni protection montre le manque de reconnaissance de la profession que nous représentons et des efforts que nous avons tous fournis et dont je vous remercie très sincèrement », écrit-il le 23 juin dans un courrier adressé à près de 3 500 confrères de la région et largement repris sur les réseaux sociaux.
« Croyez-moi, l’heure n’est pas à la fête, beaucoup de cabinets sont en grande difficulté. Des praticiens proches de la retraite s’interrogent sur l’utilité de poursuivre dans ces conditions, tandis que de jeunes confrères qui ont réalisé de gros investissements me disent qu’ils ne pourront pas tenir longtemps avec une activité divisée par deux », explique Alain Durand qui assure ne pas faire de syndicalisme mais seulement défendre l’image de la profession. Selon lui, entre 5 à 7 % des cabinets de la région sont aujourd’hui en danger et risquent de fermer dans les mois qui viennent.
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